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Rendre les villes aux cyclistes : La FUB lance son enquête

Seulement 2 % des Français utilisent le vélo comme mode de transport pour se rendre au travail. La Fédération française des usagers de bicyclette (FUB) lance un baromètre pour évaluer l’adaptation de chaque ville à ce mode de transport. Il permet ainsi de comprendre les enjeux et de voir toute le chemin qu’il reste à effectuer à certaines métropoles françaises pour ne plus être le cauchemar des cyclistes.

Le développement de l’usage du vélo répond à de multiples enjeux. Il s’agit tout d’abord de santé publique en palliant le manque d’exercice de nombreux travailleurs de bureaux. Il y a également un enjeu de préservation de l’environnement en décarbonnant nos déplacements. Et enfin économique tant le coût des transports pèse lourd sur le budget des ménages. 

De plus son utilisation nous pousse à repenser notre urbanisme car nos modes de déplacement sculptent nos villes. Faire la part belle à la bicyclette, c’est rendre la ville aux citadins, y gagner de l’espace de vie tout en limitant les nuisances.

Quelles sont les villes les plus cyclables?

Pour répondre à ces enjeux, la FUB mène actuellement une enquête ville par ville sur l’usage du vélo et l’adaptation de l’espace public à cette pratique. Ainsi elle fait appel aux utilisateurs en leur proposant de répondre aux questions de leur sondage jusqu’au 30 novembre. Les résultats vont permettre de voir si les villes françaises ont fait des progrès.

Car, d’après les résultats de la précédente consultation de la FUB, seules 6 % des villes françaises seraient « favorables » ou « plutôt favorables » à la pratique du vélo. Parmi les grandes villes les mieux adaptées, Paris n’apparaît (sans surprise) pas sur le podium des grandes villes de plus de 200.000 habitants, occupé par Strasbourg, Nantes et Bordeaux. Du côté des villes moyennes, Grenoble, Dijon et Angers semblent les trois villes les plus agréables, tandis que La Rochelle, Chambéry et Versailles occupent le podium des villes de 50.000 à 100.000 habitants.

69 % des villes ont un score allant de “plutôt défavorable” à “défavorable”, une proportion qui arrive à près de 100 % dans le Sud-Est de la France! Il reste donc des progrès à faire, et la FUB entend bien faire entrer ce sujet dans la campagne des municipales. 

Le vélo électrique change la donne

Car ce domaine devient un point majeur des débats politique au niveau local. D’autant plus que, depuis l’apparition des versions électriques sur nos routes et pistes cyclables, l’usage du vélo est en train d’évoluer peu à peu. Réservé auparavant aux sportifs et à celles et ceux réalisant de courts trajets, il permet désormais de parcourir des distances plus longues notamment pour les trajets domicile – travail, sans se fatiguer ni transpirer. 

Il devient nécessaire pour répondre à ces nouveaux usages de développer des infrastructures pour des « navetteurs » de longues distances allant quotidiennement d’une ville à l’autre pour travailler. Si l’accessibilité des villes est essentielle pour eux, l’existence de voies sécurisées pour les cyclistes entre les villes devient également un enjeu. 

Un besoin de plus d’intermodalité

Autre aspect évoqué dans l’enquête, l’insertion du vélo dans une logique d’intermodalité. Car nous multiplions de plus en plus les modes de transports pour un même trajet. Il devient donc le maillon d’une chaîne. Il est alors important de pouvoir le stationner de manière sécurisée à proximité de gares ou de parkings, l’emmener avec soi dans un train ou un tramway, ou encore emprunter des bicyclettes en libre-service. L’intermodalité devient un enjeu pour promouvoir son utilisation dans les déplacements quotidiens. 

Miser sur la sécurité pour rassurer les cyclistes

Enfin, certains items portent sur la sécurité des cyclistes. Sont en jeu les installations proposées par les différentes municipalités, notamment des pistes adaptées et en bon état, ou encore la séparation physique entre les voies cyclables et la chaussée. 

Autre point noir : les vols. Ces derniers, très fréquents dans certaines villes, peuvent être un frein à l’attractivité de ce mode de transport. 

Un plan national pour la bicyclette

Si la question du développement du vélo a souvent été traitée par les communes ou les régions, les choses semblent peu à peu évoluer. L’an dernier, un plan national a été dévoilé par le gouvernement français dans le but de développer ce moyen de déplacement. 

Des normes sur les marquages au sol, un fonds destiné à financer des infrastructures, l’immatriculation de bicyclettes neuves, une indemnité pour ceux allant travailler avec… c’est déjà le troisième plan de ce type depuis 2012. Espérons que celui-là sera décisif pour l’avenir des vélos dans nos métropoles. Dans tous les cas, le baromètre de la FUB permettra de le savoir.