Stan, un robot-voiturier à l’aéroport de Paris-CDG
Chaque année, le nombre de voyageurs qui se déplacent dans les aéroports européens est en augmentation constante de 5 %. Cette affluence est à l’origine de la saturation des parkings dans les grands aéroports, qui doivent trouver des solutions. Aéroports de Paris vient de lancer une expérimentation avec la start-up française Stanley Robotics, fondée en 2015 par trois associés venus du monde de la voiture autonome. En effet, la jeune société a mis au point un système de robot-voiturier permettant d’augmenter de 30 à 60 % la capacité des parkings.
Le principe de Stanley Robotics
Pour bénéficier des services de Stan, le robot-voiturier, il suffit de cocher l’option « voiturier automatique » lors de sa réservation d’une place de parking sur le site de Paris Aéroport. L’option n’engendre pas de frais supplémentaires par rapport à une réservation classique. Le voyageur se rend ensuite à l’heure prévue sur l’espace dédié à Stan où il dépose son véhicule après avoir saisi son code de réservation.
Le propriétaire conserve ses clefs car le robot n’a pas besoin de rentrer dans le véhicule. En effet, Stan est une sorte de chariot élévateur, entièrement électrique, qui soulève le véhicule grâce à un système de coussins d’air et le transporte sans le faire rouler jusqu’à un l’emplacement réservé. Muni de capteurs et de caméras, Stan fonctionne grâce à un système de télédétection qui lui permet de s’adapter à tous les véhicules et à toutes les situations. Connecté au numéro de vol, le robot sait exactement quand rapporter la voiture à son conducteur.
De nombreux avantages pour l’exploitant
Les arguments affichés en faveur du robot-voiturier sont nombreux pour le voyageur : simplicité d’utilisation, sérénité de savoir sa voiture garée dans une zone sécurisée et fermée au public, possibilité de déposer son véhicule au plus près des portes d’entrée des terminaux … Toutefois, le projet de Stanley Robotics est surtout rentable pour Aéroports de Paris car il permet d’augmenter la capacité des parkings préexistants à moindre coût.
Le gain de capacité est lié au fait que Stan gare les voitures très proches les unes des autres car il n’y a pas de portière ou de coffre à ouvrir. De plus, ce système supprime beaucoup d’allées de circulation et permet de ranger jusqu’à cinq véhicules sur une seule file augmentant ainsi la capacité d’un parking d’environ 50 %. En plus d’optimiser l’espace, Stan est relié à l’application et place donc stratégiquement les voitures en fonction de leur date d’arrivée et de restitution. Stan peut gérer seul 400 places de parking soit entre 20.000 et 30.000 voitures par an.
Des économies de maintenance sont réalisées grâce au fait que ces zones de stationnement ne sont pas accessibles au public et ne nécessitent donc pas d’éclairage, de marquage au sol, de peinture, de ménage aussi fréquent…
Stan, inscrit dans le projet « Hub innovation » de l’aéroport Roissy-CDG
L’aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle jouit d’une mauvaise réputation auprès des voyageurs. Pour contrer ce déficit d’image, le groupe Aéroport de Paris s’est lancé depuis 2010 dans un plan stratégique de transformation et de compétitivité à travers le programme « Innovation Hub » dont Stan le robot fait partie.
Pour la société Stanley Robotics, l’aéroport parisien est un client de taille constituant un challenge d’envergure en termes de mise en œuvre de sa solution à grande échelle. Le potentiel des systèmes de stationnement automatisés est en pleine expansion et la jeune start-up est sollicitée par d’autres clients potentiels tels que des chaînes d’hôtels, des loueurs de voiture, des usines automobiles ou des promoteurs immobiliers.
Du logiciel au robot, Stanley Robotics apporte une solution intégrale à son client et propose une alternative sérieuse à la construction de nouveaux parkings, processus long et coûteux.