Chaque année le site Mercer livre son classement des villes les plus chères au monde pour les expatriés qui s’y établissent. Ce classement aide les grandes entreprises et gouvernements à déterminer le montant des indemnités et compensations de leurs salariés à l’étranger.

Pour la deuxième année consécutive, la capitale angolaise, Luanda, se classe en première position. Le coût de la vie a en effet explosé dans cette ville en raison du pétrole découvert au large de ses côtes. L’arrivée massive d’expatriés, attirés par la manne que représentent ces gisements, associée au retard de développement pris par le pays à cause de la guerre a créé une équation implacable. Son résultat est la hausse importante des prix des biens de consommation que le pays est contraint d’importer pour une très grande part.

Un classement pour les expatriés

La seconde position du classement est d’ailleurs également occupée par une capitale africaine : N’Djamena au Tchad, elle aussi grande importatrice de produits de consommation destinés aux expatriés. Mercer reprécise néanmoins qu’il s’agit bien là d’un classement concernant le coût de la vie pour des étrangers dont les standards de vie seront bien différents que ceux de la population locale. Luanda et N’Djamena sont des villes où le coût de la vie est abordable pour leur population locale. Elles se révèlent chères si l’on pratique une consommation « à l’occidentale » avec les standards de vie des pays développés. L’étude prend en effet New York pour référence et compare le prix d’un panier de 200 biens et services, incluant biens de consommations mais aussi logements, loisirs, transports dans plus de 200 villes du monde.

La troisième ville du classement surprend d’ailleurs beaucoup moins puisqu’il s’agit de Hong Kong, une des villes les plus chères du monde, cette fois toutes nationalités et classes sociales confondues!

Les fluctuations monétaires en cause

La volatilité des taux de change, les fluctuations de devises et l’inflation provoquées par les crises économiques et politiques ont beaucoup influé sur l’étude menée par Mercer. La dévaluation de certaines monnaies ont fait fortement baisser le coût de la vie dans certaines villes, leur faisant perdre plusieurs places dans le classement. La chute du rouble relègue Saint-Pétersbourg à la 32^ème place. Quant à Moscou, elle qui était deuxième du classement en 2013 se retrouve à présent 9^ème. De même la dévaluation de la monnaie en Argentine a fait perdre pas moins de 27 places à Buenos Aires, 22 à Mumbai et 50 à Istanbul ! A l’inverse, des monnaies fortes associé à une hausse de la demande de biens et de logements ont fait gagner des places à des villes comme Nairobi, Dubaï ou encore Dacca.

Et l’Europe dans tout ça ? La Suisse reste le pays d’Europe le plus cher pour les expatriés, 3 de ses villes se trouvant dans le top 10 : Zurich (5^ème place), Genève (6^ème place) et Bern (8^ème place). Quant à la France, Paris enregistre une progression de 10 places par rapport à l’année dernière. Est-ce une bonne nouvelle? Rien n’est moins sûr car si le coût de la vie, déjà élevé, y augmente pour les étrangers, il le fait également à coup sûr… pour les parisiens !