Avec le train autonome à l’horizon de 2025, la SNCF et ses partenaires investissent dans les innovations technologiques.

En 2018, le groupe ferroviaire français lance un projet visant à mettre au point un prototype de train autonome, tant pour le fret que pour le transport de passagers. L’exploitation de ces premiers trains du futur est donc prévue pour 2025 pour un budget global évalué à 57 millions d’euros. Ce dernier est financé à 30 % par la SNCF, 30 % par l’Etat français, et 40 % par l’ensemble de ses partenaires.

Pour mener à bien ce projet, la SNCF a créé en 2018 deux consortiums pour une durée de cinq ans. Le premier, dédié à la réalisation d’un prototype de train de fret autonome réunit Alstom, Altran, Hitachi STS et Apsys (filiale d’Airbus). Le second, qui réunit Bombardier, Bosh, Spirops et Thales, a pour objectif la création d’un prototype de train TER autonome.

Une optimisation du trafic et des dépenses énergétiques

L’intérêt des trains autonomes est en effet multiple : Il permet un meilleur service, une sécurité accrue, et des dépenses énergétiques optimisées. Cela devrait permettre une plus grande fluidité du trafic, et donc plus de régularité et de ponctualité des trains. Ceci est un enjeu majeur pour la SNCF dont le trafic se chiffre à 17.000 trains et quatre millions de voyageurs par jour, et également un défi auquel doivent répondre quotidiennement tous les opérateurs ferroviaires mondiaux.

La première locomotive BB 27000 est ainsi entrée le 5 septembre dernier dans les ateliers d’Alstom Belfort pour être la numérisation de ses commandes. Les premiers tests devraient avoir lieu dans les prochains mois.

En Allemagne, le groupe français Alstom a été désigné le 27 mai dernier par le ministère allemand de l’Economie pour effectuer des essais de trains régionaux automatiques en Basse-Saxe dès 2021. Deux trains Coradia Continental seront dotés du système européen de contrôle des trains (ETCS) et d’un équipement de conduite automatique (ATO). La commercialisation est prévue pour 2023.

Chez Alstom, on estime que le train autonome peut permettre de réaliser jusqu’ à 20 % d’économie d’énergie, et de faire rouler 20 % de trains supplémentaires sur une même ligne.

Les wagons de fret se font « intelligents »

Côté innovation, les wagons de fret se font « intelligents ». Afin de sécuriser les opérations de chargement et déchargement de marchandise, le gestionnaire de wagons Ermewa a ainsi passé une commande au fabricant Inveho pour 47 Talns (wagons à chargement par toit ouvrant et déchargement latéral) numérisés.

Ce nouveau modèle sera équipé de commandes permettant l’ouverture et la fermeture des portes à distance par smartphone ou tablette, sans que l’opérateur soit obligé d’être sur le wagon comme auparavant. « Ce wagon représente une véritable innovation et correspond à une demande de plus en plus souvent faite en matière de sécurité », souligne Régis Murat, directeur d’Inveho. Ce Talns est sur le point d’entrer en production, la livraison étant prévue pour le deuxième semestre 2021.

Autre projet innovant : le SpaceTrain. Conçu par la société française du même nom, ce train se déplace en lévitation sur coussin d’air à deux millimètres du sol depuis des rails surélevés à six mètres du sol. Avec ses allures futuristes, il peut atteindre une vitesse moyenne de 540 km/h avec des pointes à 720 km/h sur 400 km maximum. Il met ainsi Orléans à 15 mn de train de Paris.

Selon ses dirigeants, ce train nécessite des installations moins coûteuses que celles du TGV. La compagnie est en discussion avec plusieurs régions pour pouvoir déployer son projet et tester son prototype.

Des entreprises étrangères déploient également de grands efforts en recherche et développement. C’est le cas du géant russe Transmashholding présidé par Andreï Bokarev et Iskander Makhmudov, qui a récemment dévoilé ses trains électriques IVOLGA, se distinguant par le concentré de technologies haut de gamme qui les compose. En pleine période de Covid-19, les trains IVOLGA proposent notamment un système de purification de l’air grâce à des lampes à rayons ultraviolets capables d’éliminer 99,9% des microbes.

Les progrès ne s’arrêtent pas ici pour Transmashholding, qui s’est vu décerner une récompense aux RedDot Awards 2020 pour la conception avant-gardiste de ses trains. Le plus grand équipementier ferroviaire de Russie embrasse également l’ère de l’automatisation : des rames sans pilote circuleront en effet bientôt dans le métro de Kazan en République du Tatarstan !

Une recharge électrique en gare pour le rail urbain

Alstom a mis en place, au centre-ville de Bordeaux, un tramway équipé d’une technologie permettant une recharge électrique de la rame à chaque arrêt en station. Cette technologie consiste en un système de recharge statique par le sol (SRS) qui recharge le tramway en moins de 20 secondes. L’avantage de cette technologie est qu’elle est beaucoup moins coûteuse car l’alimentation ne se fait qu’en station et ne nécessite donc pas un équipement sur toute la ligne. Le temps de montée et descente des voyageurs, les batteries sont ainsi rechargées.