Aujourd’hui, consommer rime avec jeter, voire gaspiller. Les ordures s’accumulent et ce n’est que le début. Les chantiers vont se multiplier dans le cadre du projet du Grand Paris ce qui augmentera encore et toujours le nombre de déchets produits. Il existe des solutions pour contrevenir à ces comportements et lutter contre les pollutions notamment en favorisant le réemploi des résidus produits aussi bien par les ménages que par les chantiers.

40 millions de tonnes c’est la production annuelle de déchets en Ile de France ! Et Il est prévu une augmentation de 60 millions de tonnes supplémentaires d’ici 2030 dans le cadre du Grand Paris Express. Pour faire face à cette augmentation continue, aux risques de pénurie de capacité de traitement à moyen terme, la ville de Paris a décidé de réorienter sa politique de gestion des déchets en se lançant dans l’élaboration d’un plan de prévention des déchets.

Les plans se multiplient : les PDEDMA (plans départementaux d’élimination des déchets ménagers et assimilés), le PREDAS (plan régional d’élimination des déchets d’activités de soins, PREDD (plan régional d’élimination des déchets dangereux) en passant par le PREDIF (plan de réduction des déchets d’Île-de-France) ou encore le PREDMA (plan régional d’élimination des déchets ménagers et assimilés). Pour le moment aucun ne s’est révélé efficace. Cette accumulation met en lumière les difficultés rencontrées mais aussi la volonté des acteurs locaux d’endiguer cette tendance.

Un changement de comportement des consommateurs

Ces initiatives sont les bienvenues mais il est nécessaire que les principaux acteurs, que sont donc les consommateurs prennent conscience de la situation. Il faut changer les comportements, c’est une responsabilité collective, cela commence dès l’achat du produit. On pourrait mettre au point un plan de sensibilisation et de communication. Il serait intéressant de développer des nouvelles pratiques de gestion des déchets pour soutenir l’économie de la réutilisation et de la réparation.

Le Grand Paris et la gestion des déchets

Le projet du Grand Paris est ambitieux, construction de transports et de logements dans les dix prochaines années. Ce projet a un coût qui n’est pas que financier. Le nombre d’ordures produites va irrémédiablement augmenté en raison de la multiplication prévue du nombre des chantiers de construction. Il existe un plan de prévention et de gestion des déchets issus de chantiers du bâtiment et de travaux publics (le PREDEC) qui a pour objectif le recyclage et le rééquilibrage territorial. Selon les derniers chiffres, 80% des déchets de chantier franciliens sont enfouis dans le Nord-Ouest de la Seine-et-Marne. Pour endiguer une quelconque extension du site de stockage, un plafond annuel sera fixé dans ce département. Néanmoins, d’autres départements vont devoir accueillir ce type de site. C’est un véritable casse-tête dont la solution semble impossible à trouver !

Un enjeu écologique mais pas que…

Les connaissances quant à l’état de l’environnement francilien progressent, notamment grâce aux dispositifs d’observation mis en place au cours des dernières années ainsi qu’à l’évolution des contraintes réglementaires. Cependant, des doutes persistent quant à la contribution de la gestion des déchets : la dimension environnementale est aujourd’hui encore source de tensions. Cela se manifeste lors des projets d’implantation d’installations de traitement. car cela n’est pas sans impact :les incinérateurs entrainent une pollution de l’air, les centres de stockage polluent les nappes phréatiques, les déchetteries nuisent au trafic routier… d’où l’intérêt d’une mise en place d’indicateurs d’observation environnementale permettant un suivi dans le temps des contributions de la gestion des déchets et la mise en évidence de tensions.

L’enjeu est de taille, la Conférence pour le changement climatique (COP 21) qui s’est déroulée à Paris a réuni de nombreux chefs d’État et l’un des thèmes abordés fut la réduction des émissions des gaz à effet de serre. La destruction des déchets par incinération est extrêmement néfaste pour l’avenir de notre planète. L’exemple francilien est révélateur des problèmes liés à la gestion des déchets mais c’est un exemple parmi d’autres… C’est un problème mondial ! Il est nécessaire de trouver des solutions sur le long terme pour laisser aux générations futures, une Terre comparable à celle que nous ont laissée nos grands-parents.