Après l’écart de l’année dernière, la journée sans voiture revient à Paris le dimanche 22 septembre. Hasard du calendrier ou signe irréfutable? En pleine journée du Patrimoine, les Parisiens et les touristes vont une nouvelle fois pouvoir savourer pleinement la maestria architecturale de la capitale, exceptionnellement vidée de toute automobile.

Une tradition qui piétine?

La journée mondiale sans voiture existe depuis 1998. À l’origine, il s’agissait de sensibiliser les populations aux divers inconvénients provoqués par le trafic motorisé au sein des grandes zones urbaines. Nuisances sonores, pollution de l’air, encombrements stressants, accidents… les désavantages de la hausse constante du trafic dans les grandes villes sont légion. Autant de raisons qui poussent les mairies du monde entier à s’engager pour favoriser une amélioration de la qualité de vie en ville.

Malheureusement il y a, depuis 2007, un certain désengagement des grandes communautés urbaines. En conséquence, cette fête annuelle a souvent été détournée comme une journée favorisant plutôt l’utilisation des transports en communs. 

Malgré cela, le 22 septembre reste une date unique où chacun est invité à se passer de sa voiture, et de redécouvrir sa ville en vélo, en rollers, trottinette, skateboard, etc. Une initiative bienvenue et mise en avant par les grandes villes, notamment européennes et en particulier par la maire de Paris.

Un peuple en marche… à pied

Depuis longtemps, la politique d’Anne Hidalgo est anti-automobile. Ou plutôt, et comme elle l’explique elle-même, anti-pollution. De fait, la journée sans voiture, c’est évidemment du pain béni pour l’élue socialiste. 

Si l’évènement du 22 septembre est avant tout d’encourager les citadins à se déplacer sans voitures, Mme Hidalgo pousse le concept encore plus loin. En effet, à cette date, il sera tout bonnement interdit de se déplacer en voiture entre 11h et 18h. Évidemment, les véhicules de services (ambulances, voitures de police, bus…) seront exempts de cet arrêté municipal. 

Il existe également, en cas de force majeure, des dérogations pour les simples citoyens. Par exemple, si vous devez vous rendre en urgence à l’hôpital, il vous sera impératif de montrer patte blanche (notamment avec un justificatif de domicile ou une carte de stationnement handicapé), et d’avoir une bonne raison. Néanmoins, il vous faudra dans tous les cas rouler à une vitesse inférieure à 30 km/h. La majorité de la population redevenant piétonne, aucun excès de vitesse ne sera toléré, pour des questions évidentes de sécurité.

Un mouvement citoyen

Cependant, au-delà de la réglementation expliquée plus haut, la journée sans voiture est avant tout une démarche citoyenne. Et de fait, ce sont bien les parisiens lambda qui maximisent cette opportunité de réorganiser la vie de la capitale. À l’occasion du 22 septembre, de nombreuses activités sont proposées aux citadins. Ainsi, l’association «Paris sans voiture» profite de la journée pour métamorphoser le quartier du Faubourg Saint-Denis. Elle va y installer, par exemple, une avenue des Sportifs où chacun pourra s’adonner à diverses activités physiques.

L’emphase est également mise sur la Rue des mobilités douces, pour les amoureux des courses de vélos (avec des stands de réparation assortis). Si vous souhaitez uniquement flâner, vous pourrez participer à un «pique-nique zéro déchet» ou, comble de la détente, rejoindre la Rue de la sieste où seront installés hamacs et matelas gonflables. Une rue dodo, enfin libérée du duo métro-boulot! 

Mais s’il y a bien une population qui sera à coup sûr ravie de la journée, c’est celle des amateurs de rollers! Dans le cadre de la journée sans voiture se déroulera le Paris Rollers Marathon. Au programme? Un départ et une arrivée au pied de la tour Eiffel, en passant par le Louvre, les Tuileries et les quais de Seine. Ouvertes aux professionnels comme aux amateurs, les boucles de 21 et 42 kilomètres seront l’occasion rêvée pour découvrir les joies de ce sport au milieu des monuments emblématiques de la plus belle ville du monde.

Parisiens, touristes, laissez votre SUV diesel au parking et prenez donc vos marques : le moment est bientôt venu d’explorer Paris d’une manière nouvelle… sans voiture !