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Jeddah Tower : la plus haute structure humaine jamais construite

A Djeddah, au bord de la mer Rouge, l’unique gratte-ciel à atteindre les 1000 mètres de hauteur devrait être terminé en 2018. Il s’agit de la Jeddah Tower (ou Kingdom Tower) en Arabie saoudite dont la hauteur équivaudra à trois tours Eiffel. Le coût du projet donne également le vertige : 1,2 milliards de dollars. Dans cette course aux nuages, la tour Burj Khalifa à Dubaï aux Émirats arabes unis est pour l’instant toujours en tête avec ses 828 mètres.

Un hymne à la puissance économique de l’Arabie Saoudite

L’homme à l’origine de ce projet pharaonique débuté en avril 2013 est le prince Al-Walid ben Talal, 34e fortune mondiale selon Forbes, et petit-fils du roi Ibn Séoud (fondateur de l’Arabie saoudite). La réalisation de cette tour vertigineuse requiert un aspect fortement symbolique pour Al-Walid afin de rappeler à ses voisins et notamment aux Emiratis, que l’Arabie saoudite est la plus grande puissance du golfe Persique.

Un projet de la démesure réalisé par des spécialistes mondiaux

Initialement prévue pour mesurer 1 mile (soit 1 600 mètres) le projet a été revu à la baisse afin de minimiser les risques liés à l’instabilité géologique des sols. Le prince Al-Walid a su s’entourer des meilleures équipes qui ont fait leurs preuves lors de la construction de la Burj Khalifa telles que les ingénieurs de Thornton-Tomasett de Chicago, experts des très hautes structures, ou bien l’architecte américain Adrian Smith, un des spécialistes mondiaux de la conception de gratte-ciel de très grande hauteur. A l’instar de la Burj Khalifa, Adrian Smith a utilisé pour la Jeddah Tower la même structure en Y afin de résister à des vents de 150 km/h et des séismes de magnitude 6. Au pied de cette géante, il est également prévu la construction d’une ville nouvelle de 200.000 habitants, qui devrait être achevée vers 2025, pour un coût de 20 milliards de dollars.

Un chantier titanesque

Le premier challenge des ingénieurs a été de construire des fondations suffisantes pour que le titanesque monument ne s’écroule pas sur lui-même (900.000 tonnes). Afin de palier à l’instabilité du sol calcaire et sableux, 270 pilotis ont été enfoncés sur une profondeur de 120 mètres puis recouverts d’une plaque de béton armé unique au monde avec ses 5 mètres d’épaisseur. La forme évasée de la base du monument permet aux deux tours latérales de soutenir la tour centrale avant de se rejoindre en une interminable flèche pointée vers le ciel. La tour devrait abriter un demi-million de mètres carrés de surface, pour environ un 500.000 mètres cubes de béton et 80.000 tonnes de métal.

Le chantier mobilise chaque jour 4000 personnes aidées de six grues mobiles, spécialement conçues par la firme allemande Liebherr. Les 59 ascenseurs de la Jeddah Tower constituent également une prouesse technique incroyable pour parcourir les 634 mètres jusqu’au sommet à la vitesse de 36 km/h (10 mètres par secondes) soit tout de même 1 minute et 12 secondes.

L’extraordinaire bâtiment a été prévu pour accueillir des bureaux, un grand centre commercial, un hôtel de luxe, des appartements meublés à 25.000 euros le carré ainsi que le plus haut observatoire mondial d’une taille de 30 mètres de diamètre et situé au 157ème étage.

Depuis le tout premier gratte-ciel américain construit il y a seulement 130 ans d’une hauteur 42 mètres, la future Jeddah Tower témoigne de l’histoire éternelle d’une compétition qui se joue désormais entre la Moyen-Orient et la Chine. En effet, en 2014, 100 buildings de plus de 200 mètres ont été érigés sur la planète et plus de la moitié sont chinois.