L’agriculture urbaine a le vent en poupe !

La ville et la nature cherchent un terrain d’entente

Avec  l’arrivée du printemps et (on l’espère) des beaux jours, l’envie de se mettre au vert se propage. C’est la période des ballades en forêt et des pique-niques au soleil… Dans les semaines à venir, bon nombre de citadins vont quitter la ville pour un week-end  à la campagne. Pourtant, pas besoin d’aller bien loin pour se ressourcer et profiter des bienfaits de la nature…

Si la vie en milieu urbain a longtemps été considérée comme incompatible avec l’accès aux espaces verts et agricoles, l’écosystème des communes évolue et  la demande de « nature en ville » est de plus en plus forte. C’est une véritable fièvre verte qui gagne nos grandes cités. Fini les concessions, chacun se met en quête d’espaces verts où il fait bon vivre !

Nés de cette volonté de réunir ville et nature en faveur d’une vraie biodiversité en milieu urbain, de nombreux projets de « ville nature » ont vu le jour : aménagements d’espaces végétalisés au sein d’espaces publics, parcs paysagers, murs végétaux… Je vous propose aujourd’hui un petit focus sur l’agriculture urbaine, qui ouvre de belles perspectives pour faire co-exister Ville et Nature.

Des potagers en plein coeur de la ville

Cultiver des fruits et légumes bio sur les toits de Paris? C’est possible, et c’est d’ailleurs le projet
défendu par la jeune société parisienne Urbagri, récemment récompensée par le prix Créatrices d’avenir. Le concept : investir des espaces urbains non valorisés (toits des immeubles, zones délaissées, friches) afin de les transformer en potagers de proximité. Cette démarche permet d’amener les exploitations agricoles au cœur des villes, et de transformer le paysage urbain ainsi que la relation à l’environnement et à la biodiversité.

Le concept de toits végétalisés n’est d’ailleurs pas un phénomène isolé. Partout dans le monde, les initiatives de ce type se multiplient, notamment en Amérique du nord. Depuis 2010, le Québec héberge par exemple la toute première serre commerciale sur toit, qui compte plus de 20 variétés de légumes. Les « roof garden » (« toits jardins») ont également colonisé les immeubles de New York.

Toit vert de type « culture intensive » à Manhattan
Toits de l'école AgroParisTech (Paris)

 

 

 

 

 

 

Des toits cultivables dans le cadre du plan Biodiversité de la ville de Paris

Paris aussi semble suivre de près l’évolution des toits cultivables. Dans son plan biodiversité de 2011, la ville se fixe  pour objectif  la création de 7 hectares de toits végétalisés d’ici 2020. Selon ses estimations, 314 hectares de surfaces de toitures seraient en effet végétalisables dans la capitale.

Des potagers communautaires en milieux urbains

Le jardinage urbain existe également sous d’autres formes : véritable phénomène de mode, les jardins et potagers communautaires fleurissent dans les grandes villes, où des terrains vagues sont progressivement réaménagés en espaces associant jardinage et activités sociales. Souvent gérés par des collectifs ou associations de riverains, ces espaces verts cultivés et animés par les habitants sont des lieux de vie et de rencontres. Ils constituent une alternative intéressante au manque d’accessibilité aux zones de verdure au sein d’écosystèmes urbains.

A Paris, il existe déjà près d’une centaine de jardins communautaires.

Jardin communautaire à Paris
Le Jefferson Market Garden, jardin communautaire de l'arrondissement deManhattan à New York

 

 

 

 

 

 

La « ville nature » de demain

Le concept de « ville nature » séduit, et nourrit l’imaginaire de bon nombre de designers et architectes. Après les jardins hydroponiques, le déploiement d’espaces paysagers et de murs végétaux en ville, certains réfléchissent aujourd’hui à des projets de fermes verticales et de tours vertes : des bâtiments et grattes ciel auto-suffisants sur le pan énergétique et accueillant des cultures de céréales  fruits et légumes, mais également des animaux d’élevage (poules et vaches laitières).

Alors, à votre avis, le concept d’agriculture urbaine, utopie, phénomène de mode ou nouveau modèle de ville durable?

Dragonfly, prototype de ferme bionique à New York - Vincent callebaut architecture ©