P1110580

Voies express pour vélo : le rêve de tous les cyclistes bientôt réalité

EuroVélo, Chronovélo, voie express, REVE, autoroute à vélos… les projets d’aménagements cyclables fleurissent en Europe et sur le territoire français. Pour désengorger les routes pour automobiles, diminuer les émissions de gaz à effets de serre, promouvoir la pratique sportive, des villes ont décidé depuis la fin des années 90, d’investir dans un réseau de pistes cyclables sur le modèle des autoroutes. Petit tour d’horizon.

70 000 km de pistes prévues pour 2020

Le réseau EuroVélo correspond à 15 itinéraires cyclables en Europe, soit un total de 70.000 km. Le projet, porté par la Fédération européenne des cyclistes, a été initié en 1995 au moment de la construction des réseaux anglais et danois. Les routes, destinées autant aux touristes qu’aux cyclistes réguliers, traverseront l’Europe du nord au sud et d’est en ouest. L’objectif fixé : finaliser ces 15 itinéraires d’ici 2020.

Danemark et Pays-Bas en tête de peloton

En Europe, la ville de Copenhague est considérée comme la meilleure élève avec plus de la moitié de ses habitants du centre-ville habitués à se déplacer en vélo tous les jours. Mais pour les personnes vivant en banlieue, les habitudes sont différentes. Seulement 37 % d’entre eux utilisent la bicyclette quotidiennement. C’est dans ce contexte que dès 2012 la ville a développé 28 voies express pour relier la banlieue au centre-ville. Ce modèle de voies express a été imaginé pour la première fois aux Pays-Bas en 1998 pour relier les villes de Breda et Etten-Leur, soit une dizaine de kilomètres de pistes sécurisées et balisées. Et dès 2009 le pays a lancé un programme à hauteur de 25 millions d’euros afin de connecter avec des voies rapides plusieurs villes hollandaises donnant naissance aux tronçons Delft-Rotterdam, Utrecht-Breukelen, Almelo-Enschede. Certaines voies passent par des ronds-points aériens pour vélos distinguant ainsi totalement le trafic routier du trafic cyclable.

Autoroutes à vélos : petite définition

Différentes des pistes cyclables classiques, les autoroutes à vélos ou voies express pour les spécialistes qui se refusent à utiliser le préfixe “auto” qui renvoie évidemment à l’automobile se distinguent par leur revêtement, leur étendue et les aménagements alentour. Tout d’abord les voies express sont deux fois plus large que les pistes classiques – 4 mètres en moyenne – dans le but de permettre le dépassement, elles sont protégées par des barrières et possèdent un marquage clair tout comme un revêtement lisse.

L’aménagement est inséré dans la ville afin de donner la priorité aux cyclistes. De plus des pompes à vélo manuelles ainsi que des stations-service sont souvent installées aux abords des voies. Un système de feux à signalisation est géré afin d’offrir une circulation fluide, les feux étant contrôlés pour passer automatiquement au vert pour les cyclistes roulant à la vitesse autorisée, soit 20 km/h. Dernier point important, ces voies express sont sans péage.

Le REVE strasbourgeois

Élue capitale française du vélo en mars 2018, à la suite d’une enquête réalisée par le Fédération des usagers de la bicyclette, la ville de Strasbourg veut se doter d’un réseau d’autoroutes et de périphériques pour vélos. Le projet REVE (pour réseau vélo express), dont la finalisation est prévue pour 2020, est composé de trois rocades ou périphériques pour vélos ainsi que de neuf voies reliant la banlieue et le centre-ville de Strasbourg, soit un total 130 kilomètres de voies rapides s’ajoutant aux 560 km de voies déjà existantes. La ville de Strasbourg est pionnière sur le territoire français mais d’autres agglomérations suivent de près.

Une demande accrue

Le nombre de passages sur les voies cyclables en France s’est intensifié sur l’année 2017 avec 8 % d’augmentation par rapport à 2016, soit un bond de 18 % par rapport à 2013. D’un autre côté les voyants sont au rouge en ce qui concerne les émissions de gaz à effet de serre dans les agglomérations, avec notamment une augmentation de 1,5 % des émissions dans l’Union européenne en 2017 par rapport à 2016 en provenance du secteur électrique, du bâtiment et des transports.

C’est dans ce contexte, et afin de remplir les exigences des accords des différentes COP, que la ville de Paris a lancé en 2015 son programme d’autoroutes à vélo. Au total le réseau comptera 45 kilomètres de voies rapides du nord au sud et de l’est à l’ouest. Idem à Grenoble, administré depuis 2014 par le maire EELV Eric Piolle, avec son réseau Chronovélo, dont les premiers kilomètres ont été inaugurés en juin 2017. Tous ces projets doivent être finalisés en 2020. Le chronomètre tourne.