Les leaders politiques et économiques se sont mis d’accord pour rendre les villes européennes plus intelligentes.

Plus de 75% de la population de l’Union Européenne vit et travaille en ville et ces villes abritent la majeure partie de l’activité économique, de l’innovation et des loisirs. Autant dire qu’elles sont l’épicentre de nos vies. Améliorer la qualité de vie dans les centres urbains est donc un enjeu majeur pour la population du vieux continent. C’est ce qu’on comprit les leaders politiques qui œuvrent à rendre les villes plus intelligentes.

Un développement harmonieux

Une ville intelligente est une ville dont le développement urbain améliore les conditions de vie et répond de manière durable aux besoins de ses habitants et des entreprises. Pour ce faire, elles doivent non seulement utiliser au mieux les nouvelles technologies pour améliorer services et infrastructures, mais aussi moderniser leurs façons de travailler afin de financer ces améliorations.

Un groupe de travail composé de leaders politiques, d’experts économiques et de scientifiques, s’est réuni à Bruxelles le 14 octobre 2013 dans le but d’identifier les façons d’améliorer les villes européennes. Ces débats ont débouché sur un plan stratégique de mise en œuvre (SIP – Strategic Implementation Plan) qui doit servir de base au développement des villes intelligentes en Europe. Il fonctionnera comme un véritable outil pour les villes désirant développer des services innovants.

Le SIP s’inscrit dans un contexte de développement durable et se concentre sur trois secteurs principaux: les quartiers, la mobilité urbaine et l’intégration d’infrastructures adéquates. En d’autres mots, on parle d’améliorer la qualité de vie et l’attractivité urbaine ; de permettre la mobilité et de limiter le stress ; d’adapter les administrations locales ; de favoriser la participation des habitants et des entreprises ; d’augmenter les performances environnementales ; de favoriser les entreprises associées au projet ; de valoriser nos villes.

5 millions d’euros pour la ville la plus innovante

Afin de pousser et motiver les participants, la Commission va mettre en place des projets pilotes dans l’objectif de développer des solutions efficaces communes pour ensuite être appliquées au plus grand nombre. A moyen terme, l’application de ces solutions sera facilitée à travers l’Europe.

Pour ce faire, il est indispensable que tous les acteurs participant aux projets pilotes collaborent entre eux afin de faciliter les comparaisons entre les différentes approches. L’idée est de retenir les solutions les plus efficaces et de les diffuser. Afin de faciliter les échanges et partager leur savoir-faire, les membres se sont accordés à développer et utiliser les mêmes outils d’information et de communication. Il est donc prévu de créer des zones d’innovation, revoir les business modèles et réévaluer les règles et législations locales pour permettre ces échanges.

C’est un début mais la volonté commune des villes et des industries laisse présager des changements et des résultats. La fondation Bloomberg Philanthropies a déjà lancé un concours pour récompenser la ville européenne la plus innovante. 182 villes se sont portées candidates dans toute l’Europe, espérant ainsi remporter les 5 millions d’euros promis au vainqueur. Quant à la Commission Européenne, elle compte investir près de 200 millions dans les deux prochaines années.

Tout laisse à penser que les nombreuses villes candidates au changement, soutenues par la Commission, prendront la bonne direction durant ces prochaines années. Il faudra toutefois faire attention à ne pas surestimer l’apport des technologies pour tout régler et s’assurer d’une forte participation des administrés : une ville ne se commande pas d’en haut avec un tableau de bord. La qualité de vie des citoyens européens en dépend.