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Shanghai aura son Centre Pompidou en 2019

En janvier dernier, lors de sa visite officielle en Chine, Emmanuel Macron a officialisé l’ouverture d’un Centre Pompidou à Shanghai en 2019. Le musée parisien quarantenaire est propriétaire d’une des plus importantes collections d’art contemporain au monde. Avec cette annexe Shanghaienne, le Centre national d’art et de culture (CNAC) poursuit sa politique d’ouverture à l’international. C’est sa seconde implantation à l’étranger après la création du Centre Pompidou de Malaga installé depuis mars 2015 dans la ville espagnole.

Le CNAC a signé l’été dernier un protocole d’accord avec le West Bund Group, un consortium public-privé chinois en charge d’un projet de redéveloppement des berges de la rivière Huangpun dans le district de Xuhui. Ce partenariat s’inscrit dans le cadre du « corridor culturel », un projet de réhabilitation de zones industrielles situées sur les rives de l’affluent du Yang-Tsé. Shanghai y développe son propre « Museum Mile » et au côté du Centre Pompidou devrait notamment s’implanter le Long Museum, le Yuz Museum ou encore le Shanghai Center of Photography.

25.000 m2 d’espace d’exposition

Le Centre Pompidou de Shanghai s’installera au cœur du West Bund Art Museum. Le bâtiment de 25.000 m2, conçu par l’architecte britannique David Chipperfield, devrait être achevé fin 2018. L’ensemble est formé de trois galeries principales placées autour d’un atrium central. Cette organisation en forme de toupie permet à chaque composante du musée de fonctionner indépendamment. Le Centre Pompidou s’y installera au début 2019 pour une durée de cinq ans dans le cadre d’un partenariat renouvelable.

Le musée devrait durant cette période présenter une vingtaine d’expositions. Le West Bund Group sera en charge de l’organisation et le Centre Pompidou prêtera ses œuvres et apportera son assistance en matière de commissariat d’expositions, de préservation des œuvres ou encore d’actions culturelles. Pour Serge Lasvignes, «l’objectif est de faire dialoguer l’art contemporain en Chine et en Occident». Par ailleurs, le projet de Shanghai est une manière d’acquérir une connaissance de la scène chinoise et d’y repérer les artistes à exposer à Paris dans le futur.

Valoriser une collection de 20.000 œuvres

Le Centre Pompidou de Shanghai est une des étapes de l’internationalisation du musée parisien. Le CNAC avait annoncé en 2016 son intention d’ouvrir une annexe à Séoul et devrait également prendre ses quartiers à Bruxelles en 2020. Cette politique de partage permet de valoriser la collection d’art contemporain du musée, la deuxième plus riche au monde après celle du Moma de New York. D’autant plus que, sur les 20.000 œuvres dont dispose le Centre Pompidou, 90 % sont en dormance dans ses réserves.

L’ouverture du Centre Pompidou à Shanghai est un des atouts de la diplomatie culturelle de la France qui amène certaines institutions à s’exposer à l’étranger. Ainsi, le musée du Louvre a ouvert une annexe à Abou Dhabi dans les Émirats arabes unis. Par ailleurs, l’argument financier est également à mettre dans la balance de ce type d’opérations. Le CNAC, qui fonctionne à 60 % grâce aux financements publics, a perdu dix millions d’euros de subventions de l’État. Ces partenariats à long terme sont donc des rentrées d’argent qui ne peuvent être négligées.