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Rio de Janeiro, nouvelle capitale mondiale de l’architecture

Dans un an, Rio de Janeiro sera l’épicentre de l’architecture mondiale. Plus de 20.000 professionnels sont attendus dans une cité riche d’un prodigieux patrimoine architectural, où s’entremêlent des styles aussi divers que le néo-gothique, l’art-nouveau, le baroque ou encore le colonial. Sans omettre les nombreuses réalisations d’Oscar Niemeyer, figure tutélaire de l’architecture brésilienne contemporaine. Creuset de toutes les tendances mondiales, Rio, riche de ses cinq siècles d’histoire, symbolise et cristallise à elle seule tous les enjeux relatifs à une architecture en plein bouleversement.

Première initiative du genre

Cette décision est le fruit de pourparlers menés depuis quelques mois entre l’UNESCO et l’UIA, qui se sont entendus le 23 novembre dernier : une capitale mondiale de l’architecture sera désignée tous les trois ans, coïncidant ainsi avec les rencontres triennales organisées par l’Union Internationale des Architectes. Placer une telle rencontre sous l’égide de l’UNESCO permettra de donner à l’événement un retentissement mondial, en plus de lui assurer des moyens inédits.

Les enjeux sont de taille, puisqu’il s’agira, pour les participants, de débattre autour de sujets majeurs et dont les préoccupations sont partagées tant par l’institution onusienne que par l’union des architectes. Les forums, débats et activités qui seront organisées durant toute l’année 2020 auront pour thèmes des sujets aussi variés que la préservation du patrimoine, le développement durable, la gestion de la pollution, la réduction des inégalités ou encore la croissance exponentielle de la population urbaine.

Transformer le monde

Le partenariat passé entre les deux entités témoigne de la convergence de ces préoccupations, tant le rôle joué par les villes s’avère crucial pour l’avenir. Les architectes qui assisteront à ces rencontres seront notamment sensibilisés à l’objectif numéro 11 fixé par l’UNESCO, parmi les 17 propositions émises pour « transformer notre monde ». Se focalisant sur les problématiques urbaines, cet objectif permet de fixer un cadre au développement durable et harmonieux des villes, qui hébergent actuellement la moitié de l’humanité.

Mais l’événement ne sera pas uniquement tourné vers le futur, puisqu’une grande partie des débats sera aussi consacrée à l’intégration et à la préservation d’un patrimoine fragile, comme l’a prouvée la disparition à Rio, le 2 septembre 2018, du palais de Saint-Christophe. Cette merveille architecturale, ancienne résidence des empereurs du Brésil transformée en musée national, a été entièrement détruite par un incendie, entraînant la disparition du bâtiment et des collections qu’il hébergeait.

Une capitale mondiale entre ombre et lumière

En lice face à Paris et Melbourne, Rio-de-Janeiro remporte donc l’adhésion tant auprès de l’UNESCO que de l’UIA. Pourtant, le choix de la ville brésilienne paraît contestable en considération des propos et des actes du président Bolsonaro. La capitale mondiale de l’architecture, dont le but est, selon la récente déclaration du sous-directeur général pour la culture de l’UNESCO, de « relier la culture et l’architecture » se tiendra donc dans un pays ayant supprimé un ministère de la culture jugé tout simplement inutile.

Reste à souhaiter que cette décision ne ternisse pas un rassemblement auquel seront conviés, en plus des architectes et des urbanistes, des représentants d’institutions sociales, du milieu associatif, des écrivains ainsi que de nombreux artistes.