Rien ne roule plus pour les cyclistes Néerlandais !
Le vélo serait-il victime de son propre succès? La situation aux Pays-Bas est devenue tellement problématique pour les cyclistes que les autorités Néerlandaises s’interrogent sur l’avenir du fameux deux-roues.
Mode de transport écologique, bon marché, peu encombrant et bon pour la santé, le vélo a la cote aux Pays-Bas. Tandis qu’il connaît un succès naissant dans d’autres pays, tels que la France et le Canada, où les autorités élargissent seulement leurs infrastructures et incitent l’utilisation du vélo, les Pays-Bas ont le problème opposé : il y a trop de vélos !
Un mode de transport qui a un peu trop la cote !
Avec plus d’un vélo par personne en âge de conduire (1,3 par personne pour être exact) les Pays-Bas sont connus et reconnus pour être LE pays du vélo. Il faut dire que presque tous les Néerlandais utilisent quotidiennement ce mode de transport et que le pays ne compte pas moins de 18 millions de vélos. Il est de loin le mode de transport préféré des Néerlandais mais la popularité du deux-roues dans le pays est telle que la situation devient dangereuse.
Les Pays-Bas n’ont plus d’espace pour accueillir les quelques 5 millions de cyclistes quotidiens. Le réseau est saturé, les cyclistes manquent cruellement de place pour garer leur vélo, ce qui incite certains à pratiquer le stationnement sauvage au risque de se le faire voler et d’alimenter le trafic de revente de vélos volés.
Une situation qui dégénère
L’augmentation frénétique des cyclistes aux Pays-Bas a apporté son lot de nouveaux problèmes. Tout comme les automobilistes, les cyclistes connaissent eux aussi les joies des embouteillages, problèmes de stationnement, agressivité au guidon et carambolages ! En 2012 déjà le Bureau Central des statistiques Néerlandais comptait qu’un quart des victimes des accidents de la route étaient des cyclistes. L’accès aux mobylettes sur les pistes cyclables n’a d’ailleurs fait qu’empirer la situation.
Aux Pays-Bas, piétons, cyclistes, conducteurs de mobylettes et automobilistes ne font plus bon ménage. Les 20 000 kilomètres de pistes cyclables ne suffisent plus aux cyclistes, bien souvent elles sont trop proches des trottoirs et des voies réservées aux voitures. Forcés de partager le même espace le pays assiste à une augmentation des accidents impliquant piétons, cyclistes et automobilistes.
Les infrastructures ne suivent plus. Les principales pistes cyclables sont surchargées en période de pointe, et le pays manque cruellement de parking. Les vélos, trop souvent garés illégalement sur les trottoirs faute de place, réduisent l’espace initialement réservé aux piétons et monopolisent les employés de la fourrière Néerlandaise.
Un véritable casse-tête
Avec 18 millions de vélo en circulation dans le pays, les problèmes d’infrastructures, d’urbanisme et de mobilité des deux-roues sont des questions qui doivent être posées de toute urgence. Interdire l’accès aux centres villes aux automobilistes c’est un peu le rêve de tous les cyclistes Néerlandais. Il faut dire qu’aux Pays-Bas, environ deux tiers de l’espace des grandes villes est monopolisé par le trafic des voitures et leurs zones de stationnement réservées. La proposition paraît lumineuse mais on envisage mal les autorités Néerlandaises approuver une solution si radicale.
Les solutions envisagées par les Néerlandais s’inspirent en fait largement des solutions déjà adoptées pour réduire les problèmes liés à l’utilisation excessive des voitures dans le pays. Cela passe par l’installation d’immenses parkings souterrains à proximité des gares et centre-ville, l’agrandissement des pistes cyclables et trottoirs, et l’enlèvement systématique des vélos mal garés par la fourrière.
Sans être véritablement sur la sellette, comment pourrait-on sérieusement envisager de forcer la population Néerlandaise à restreindre l’utilisation de leur mode de transport favori ?! Il est essentiel et même urgent de repenser, sur le long terme, la place des deux-roues dans le paysage Néerlandais et cela nécessite d’importants travaux d’urbanismes.