Les Images Impressionnantes De L Incendie Qui Ravage Le Musee De Rio

Reims, Londres, Rio : les reconstructions après trois grands incendies

L’incendie de la cathédrale Notre-Dame de Paris survenu le 15 avril n’est malheureusement pas un cas isolé. Depuis le début du XXe siècle, trois symboles historiques ont notamment été touchés par le feu : la cathédrale de Reims, le château de Windsor à Londres et plus récemment le musée national de Rio. Trois drames qui ont ému le monde entier mais qui ont connu des plans de financement et de reconstruction bien différents.

John Davison Rockefeller au secours de la cathédrale de Reims

Le 15 septembre 1914, au tout début de la première guerre mondiale, la cathédrale de Reims est touchée par des obus allemands. L’échafaudage installé à l’extérieur prend feu. Abritant un hôpital provisoire, la cathédrale est remplie de paille et de chaises qui servent à l’accueil des blessés. Avec tous ces matériaux inflammables, elle s’embrase pendant vingt heures.

La toiture tombe et emporte des murs dans sa chute. Le clocher de l’Ange au sourire, le tapis du sacre de Charles X, le trône archiépiscopal et le mobilier sont détruits. Face à l’importante dégradation de la pierre, il est d’abord envisagé de tout raser afin de reprendre la construction à zéro mais cette option n’est finalement pas retenue.

A la fin de la guerre, le milliardaire américain John Davison Rockefeller débloque un million de dollars pour les travaux de réfection des châteaux de Versailles et de Fontainebleau et pour la cathédrale de Reims. Cette dernière est reconstruite en vingt ans à l’identique à la différence près que la charpente en bois cède sa place à une structure en béton armé.

Château de Windsor : 42 millions d’euros de travaux

En 1992, un projecteur situé trop près d’un rideau créé un incendie qui ravage une dizaine de salons et une centaine de pièces du bâtiment appartenant à la famille royale. Les contribuables ne souhaitent pas mettre la main à la poche alors la famille royale se décide à ouvrir aux visiteurs les portes du Buckingham Palace l’été et à vendre des produits dérivés afin de financer en partie les travaux qui s’achèvent en 1997 pour un coût total estimé à plus de 42 millions d’euros.

Une centaine d’architectes et environ 5.000 ouvriers sont mobilisés afin de remettre sur pied Windsor qui est reconstruit aux normes de sécurité. Les réseaux d’électricité et de plomberie sont maintenant dissimulés à l’intérieur des murs épais. Les moulures des plafonds cachent les systèmes de ventilation, les points de chauffage sont masqués sous des panneaux de bois peints et au niveau des rebords des fenêtres. Le Saint George Hall a été reconstruit de manière à ce que l’éclairage soit optimal pour les retransmissions télévisées. Le plafond a été surélevé et les câbles de connexion sont cachés à l’intérieur. Enfin, le toit n’est plus enduit de plâtre peint en imitation bois mais inspiré du style gothique flamboyant.

La reconstruction du musée national de Rio toujours pas lancée

Le 2 septembre 2018, le musée national de Rio part en fumée. Les bouches à incendie n’étant pas reliées au réseau d’eau, les pompiers tardent à intervenir surtout que le bâtiment, classé et protégé, n’est équipé ni d’extincteurs, ni de portes coupe-feu. Comme l’intégralité des collections n’avait pas été répertoriée, on ignore la quantité exacte de vestiges et objets détruits par les flammes mais le préjudice est énorme.

Alexander Kellner, le directeur du musée, parcourt depuis le monde afin de chercher des financements et de l’outillage. Les travaux de reconstruction n’ont toujours pas démarré et le site du musée national est désormais un lieu de fouilles archéologiques pour retrouver des fossiles ou des objets qui auraient survécu. Seulement, le musée n’a pas assez de matériel pour ces recherches et manque également de containers et de place pour stocker tout ce qui a été sauvé.

Aujourd’hui, seuls 15 millions de dollars ont été promis par le gouvernement brésilien et moins de 250.000 euros de dons privés ont été récoltés. Une somme encore insuffisante pour envisager le début de travaux de rénovation qui devraient eux-mêmes être très longs compte-tenu du premier travail de recherches et de déblaiement qui doit être effectué avant de rebâtir.