Après le déconfinement, allez découvrir un « Paris Embelli »!
Depuis août 2019, la capitale se remaquille grâce au projet «Embellir Paris». Une bonne nouvelle pour les Parisiens qui redécouvrent une ville aux airs de musée. Jean-Louis Missika, maire adjoint à la ville de Paris chargé de l’urbanisme, a résumé le projet comme une tentative de «mettre en valeur les lieux délaissés, améliorer le cadre de vie des Parisiens».
Deux ans d’incubation
C’est en novembre 2018 qu’un appel à projets est lancé aux artistes du monde entier par la ville de Paris. Résultat? 720 dossiers proposés dont près de 350 jugés réalisables avant d’être soumis aux votes des Parisien(ne)s et d’un jury d’experts du monde de l’art. Un succès d’affluence puisque plus de 56.000 habitants de la capitale ont soumis leur vote pour décider des 21 lauréats qui auront le privilège d’apporter leur art à l’une des plus belles villes du monde.
Fresques, photos, sculptures… il y en a pour tous les goûts et les amateurs du street art seront ravis. Les premières œuvres ont été dévoilées le jeudi 29 août 2019, et en voici quelques-unes que les Parisiens peuvent maintenant découvrir après ce long confinement.
Les artistes engagés…
Dans la lignée d’un autre projet réalisé à Bruxelles en 2016, l’artiste Randa Maroufi a proposé «les Intruses». Connue pour son travail sur les comportements stéréotypés et la réflexion sur les genres, la native de Casablanca a disséminé dans le quartier de la Goutte d’Or des photographies mettant en scène des femmes dans des lieux majoritairement occupé par des hommes. L’artiste est allé à la rencontre des locaux pour qu’ils fassent office de figurants dans cette série d’images questionnant sur le partage de l’espace commun entre les genres.
Autre exemple, « l’UP/SIDE/DOWN/TOWN » de Daniel Van Der Noon, situé rue du Temple dans le 3e arrondissement. À partir d’un sombre préau abritant un parking à vélo, l’artiste britannique a recouvert le moindre espace bétonné (poteau, trottoir, plafond) d’une multitude de dessins hauts en couleurs représentant des lieux emblématiques LGBTQ+ à travers le monde.
Une initiative évidemment saluée par les membres du jury, mais pas uniquement. Si la Ville de Paris participe aux projets par des subventions de 50.000 euros, Van Der Noon et ses partenaires de l’agence d’innovation urbaine The Street Society ont également fait appel au financement participatif via la plateforme KissKissBankBank.
…mais tout aussi esthétiques
Dans le premier arrondissement, rue Coquillère, nous vous recommandons chaudement « Le Bassin » de Tristan Baraduc. Cet artiste autodidacte, à la fois menuisier et designer, a peint sur le sol de larges bandes bleutées pour créer un bassin en trompe-l’œil. Le mirage joue allègrement avec les perspectives, les couleurs et les angles pour une parfaite illusion de sérénité. Encerclé d’arbres, la lumière perçant entre les feuilles dynamise encore plus l’ensemble, tout en renforçant l’impression de mouvement et de profondeur du bassin.
Enfin, on recommandera, pour les petits et grands, d’aller faire un tour rue Henri Desgranges dans le 12e arrondissement. L’espace piéton reliant la gare de Bercy à l’AccorHotels Arena a abandonné son teint grisâtre pour un look de playground plein de couleurs. Le Chilien Basco Vazko et la Française Sophie Picoty ont créé avec « Active Bercy », un parcours à la fois sportif, urbain et culturel.
Évidemment, par son emplacement, l’espace urbain sera forcément très attractif et vivra de jour comme de nuit grâce aux animations en lien avec la Ville de Paris, les écoles environnantes et les commerces de proximités. Un lieu de communion et d’activité qui laisse rêveur.
Photos : cdn.paris.fr / Embellir.paris / letroisiemepole.com