Paris 2024, un village olympique qui pense plus loin que les Jeux
Le village des Jeux Olympiques de 2024 se dévoile peu à peu. L’ambition n’est pas uniquement de créer un complexe adapté aux athlètes, mais également d’être habitable après les Jeux, tout en étant conforme à la crise écologique et ses futures ramifications.
Adaptée aussi bien aux athlètes…
Depuis les délibérations du jury de la Société de livraison des ouvrages olympiques (Solidéo) fin novembre, nous savons à qui est confiée la lourde tâche de construire le site du village olympique. Trois lots avoisinant les 50.000 m² ont été attribués : le premier à un groupement de la Caisse des Dépôts via sa filiale Icade, le second à Nexity et Eiffage puis le troisième à la société d’économie mixte Plaine Commune Développement.
Tous ont à cœur de fournir aux Olympiens de 2024 des appartements d’une capacité maximum de huit sportifs, fournis de chambres assez spacieuses (aucune inférieure à 10 m²) pour pouvoir y installer des lits adaptés au gabarit des sportifs. Pas un luxe quand on considère la morphologie des plus grands basketteurs par exemple! À ses immeubles en bois s’ajouteront également de grands espaces verts, des jardins suspendus, ainsi que des structures d’entraînements au sein même du village. Notamment à l’intérieur de la Cité du Cinéma de Luc Besson, dont une partie sera également reconvertie en centre de restauration durant les évènements sportifs de 2024.
Un bien beau projet dont le budget total s’élève à 1,2 milliards d’euros. Si cette somme peut paraître excessive pour à peine six semaines de compétitions (Jeux olympiques et Jeux paralympiques) et leurs quelques 15400 athlètes et accompagnateurs! Mais Solidéo a déjà pensé au futur.
… qu’à leurs successeurs!
En effet, l’enjeu ne se limite pas aux JO. Pour le comité d’organisation Paris 2024, un objectif à la construction du site était primordial: la possibilité de reconvertir le village olympique après les festivités. Situé à cheval entre Saint-Ouen, Saint-Denis et l’Île-Saint-Denis, les trois lots qui constitueront les lieux de résidence temporaire des athlètes pourront ensuite accueillir citadins, commerçants et espaces de bureaux ordinaires.
Suite à l’évènement, des travaux de réversibilité permettront aux trois communes l’acquisition de 2200 logements dont 1900 pour Saint-Ouen. Pour garnir le tout, il faudra compter un parc de 3 ha, 117000 m² d’activités (bureaux comme services) ainsi que 2000 m² de commerces. De quoi créer une commune vivante et attractive suite aux réaménagements qui devraient se terminer courant 2025.
Pour le président de Plaine Commune, Patrick Braouzec, les villages olympiques ont toujours tenté, avec une réussite variable, de se reconvertir en logements. Cette fois, il s’agirait de métamorphoser tout un quartier de Paris, espaces publics et commerciaux inclus, après les Jeux.
De plus, un autre facteur majeur s’est ajouté au projet: la cause environnementale. En effet, le futur village ne se veut pas uniquement une démonstration du savoir-faire français en matière architecturale. Il compte aussi servir de vitrine pour l’urbanisme circulaire. Il s’agit en effet d’en faire une petite ville à utilisation multiples, mais surtout une cité moderne et écologique. Une ville du futur adaptée aux prévisions climatiques de 2050.
Un des premiers quartiers « bas carbone » de France
Ainsi au-delà des espaces de verdure et des jardins suspendus, le quartier devrait également fournir des logements aérés ainsi que des protections solaires pour pouvoir convenir en cas d’épisodes de canicules plus longs et plus fréquents que ceux auxquels nous sommes aujourd’hui habitués. Poursuivant dans cette démarche écologique, le futur village olympique entend bien devenir l’un des premiers quartiers « bas carbone » de France avec une empreinte de 40 % inférieure aux constructions actuelles.
Un projet plein de promesses et de belles ambitions qui entend durer dans le temps. Début des travaux en 2021.
Photos : paris2024.org / leparisien.fr / sortiraparis.com/