Niki de Saint Phalle : l’événement Pop Art du Grand Palais
Niki de Saint Phalle, une des artistes les plus en vogue du 20ème siècle, qui s’est fait mondialement connaître grâce à ses célèbres « Nanas », est actuellement à l’affiche au RMN-Grand Palais à Paris. Du 17 septembre 2014 au 2 février 2015, le musée lui consacre une rétrospective unique. Une exposition exceptionnelle pour une artiste exceptionnelle.
Comme aimantée par les oeuvres de Gaudi, Dubuffet et Pollock, Niki de Saint Phalle (1930-2002)a construit dès la fin des années 1950 un univers propre à elle-même et d’une originalité sans limite. Une carrière ponctuée de grands thèmes qui ont rythmé sa vie artistique du début à la fin. Une artiste franco-américaine autodidacte qui, dans ses deux pays d’origine ainsi qu’ailleurs dans le monde, a réussi à imposer son art et sa vision de l’actualité.
D’abord en tant qu’artiste femme du nouveau Réalisme en France, mais aussi aux Etats-Unis où cette dernière a été une pionnière du Pop Art, un mouvement artistique d’origine anglaise.
Niki Saint Phalle et ses mille facettes
« Bonjour, je suis Niki de Saint Phalle, et je fais des sculptures monumentales ». A la fois peintre, sculptrice, plasticienne, assemblagiste, graveuse et réalisatrice de films expérimentaux, l’artiste a débordé d’ambition et d’inspiration tout au long de son existence.
D’abord les représentations successives du corps féminin et de l’érotisme, une œuvre imposante où l’artiste féministe a créé autour de la femme un véritable mythe. Sans compter les performances, les textes, les réflexions sur le rôle de la femme dans la société ainsi que les déclarations de celle-ci dans les médias.
Puis la politique où l’artiste a abordé des questions dérangeantes et livré des batailles. Niki de Saint Phalle s’est exprimée sur les problèmes raciaux, a défendu les droits civiques tout en insistant sur la couleur noire dans ses propres créations, comme pour témoigner de ses opinions politiques.
Et tout y est passé : art des natifs d’Amérique, civilisation mexicaine, lutte contre le gouvernement Bush, guerre froide, guerre d’Algérie et sensibilisation contre les ravages du Sida. Des thèmes décortiqués, travaillés et mixés qui, une fois sortis du cerveau féconde de Niki de Saint Phalle, ont symbolisé sa personnalité toute entière.
Niki de Saint Phalle exhibée au grand public
Le Grand Palais met à l’honneur Niki de Saint Phalle plus de 4 mois. L’exposition a commencé en septembre dernier et se terminera au début du mois de février 2015.
Un parcours chronologique de 2000 m2 attend les visiteurs qui pourront admirer plus de 200 pièces et archives dont beaucoup d’inédits, et ce à l’aide d’écrans sur lesquels l’artiste décrit son travail.
A l’entrée du Grand Palais se dressent l’Arbre du Vie, une sculpture en forme de fontaine, ainsi que plusieurs maquettes de projets architecturaux. Une façon ingénieuse de susciter l’envie de poursuivre la visite à l’intérieur du bâtiment.
L’exposition est co-organisée par RMN-Grand Palais et le Guggenheim Museum de Bilbao, en collaboration avec la Niki Charitable Art Foundation. La rétrospective a pu voir le jour grâce à d’importants prêts des musées d’Hanovre et de Nice.
Niki de Saint Phalle : qu’on l’aime ou pas
Dans un art politique radical qui lui est propre, Niki de Saint Phalle a indéniablement su s’imposer en tant qu’artiste femme de renommée internationale. Elle laisse derrière elle un véritable empire artistique regroupant projets architecturaux et gigantesques sculptures.
S’y ajoutent fontaines, jardins ésotériques, parcs pour enfants et maisons habitables. Entièrement financé par celle-ci, le majestueux Jardin des Tarots est sans nul doute l’œuvre la plus conséquente et la plus aboutie de sa carrière.
L’exposition connait déjà un large succès. Certains adulent, d’autres détestent…dans tous les cas l’artiste ne laisse pas indiffèrent ! Comme dit l’expression, l’art est subjectif et Niki de Saint Phalle n’aurait certainement pas dit le contraire.