Michel Desvigne, artiste des paysages urbains
A l’âge de 58 ans, Michel Desvigne, grand paysagiste français, est un véritable artiste des espaces urbains. On retrouve ses travaux à travers toute la France, ainsi que dans différents pays européens, mais aussi aux États-Unis, au Japon et en Chine.
Une carrière ponctuée de glorieuses récompenses
En 1979, Michel Desvigne obtient un diplôme de botanique-géologie à l’université des sciences Lyon II, pour décrocher cinq ans plus tard son diplôme de paysagiste à l’École nationale supérieure du paysage de Versailles. Les années suivantes, Michel Desvigne se lance dans ses premières réalisations collaborant souvent avec Christine Dalnoky, Michel Corajoud et Alexandre Chemetoff, artistes-paysagistes qui comme lui aiment travailler à partir de paysages urbains.
En 1986, Michel Desvigne devient lauréat du concours de l’Académie de France à Rome en section architecture. Grâce à ce titre, il devient pensionnaire de la Villa Médicis ce qui lui permet d’effectuer ses recherches personnelles grâce au financement du FIACRE (fonds d’incitation à la création d’entreprise française du ministère de la Culture).
A son retour, Michel Desvigne devient le mari et l’associé de Christine Dalnoky : l’agence Desvigne & Dalnoky prend naissance. On doit notamment au couple d’artistes le jardin de l’opération de logements de Renzo Piano à Paris, mais aussi l’entrée de la ville de Montpellier ainsi que les aménagements réalisés autour de la bibliothèque François Mitterrand à Paris. De nouveau, Michel Desvigne reçoit une distinction, la médaille de l’Académie d’architecture, cette fois-ci partagée avec son épouse.
Son talent est par la suite confirmé par sa nomination au concours du Grand Prix de l’urbanisme en 2003. De plus en plus sollicité par des architectes internationaux, sa notoriété croissante le propulse, et c’est en 2011 que le paysagiste français reçoit Le Grand Prix de l’urbanisme.
La notion de paysage dans les réflexions urbaines
L’activité de Michel Desvigne est principalement concentrée sur des projets destinés aux institutions publiques et à de grands organismes privés. Le paysagiste est considéré comme un artiste du paysage urbain, spécialiste dans les créations de jardins, de pépinières, et ce afin d’améliorer les espaces de la ville. Il explique ses réalisations par la volonté d’intégrer la nature dans l’urbanité considérant la cité comme un organisme vivant. Son objectif est de la rendre vivante et « fertile ».
Le Grand Prix de l’urbanisme décerné en 2011 à Michel Desvigne, paysagiste et non pas architecte ou urbaniste est d’ailleurs un hommage aux nouvelles formes d’urbanité où la nature est mise en avant. Il remarque d’ailleurs « l’amélioration notable de la commande publique ces vingt dernières années et l’intervention nouvelle des paysagistes ». Cependant il ne faut pas considérer cette évolution comme la mise à l’écart de l’architecte urbaniste, qui continue de travailler en étroite collaboration avec les paysagistes.
Le paysagiste français imagine donc la ville à l’image de la nature, changeant progressivement. Ce travail permet d’imaginer des projets de longue durée qui vont redonner vie aux terrains vagues, aux friches et à tout terrain abandonné.
Une reconnaissance internationale pour Michel Desvigne
Les interventions de Michel Desvigne, au-delà de la France, se retrouvent également dans des pays européens mais aussi aux États-Unis, au Japon et en Chine. Très sollicité, il a notamment réalisé un projet nommé « Keio» à l’université de Tokyo et le Walker Art Center de Minneapolis. On lui doit également la place d’Almere aux Pays-Bas qu’il a ré-imaginé avec Rem Koolhaas, architecte et urbaniste néerlandais. Il a ensuite reçu deux prix internationaux à Londres pour la réalisation d’un parc dans la péninsule de Greenwich.
Le style Desvigne s’est ainsi répandu dans nos milieux urbains. Ce paysagiste français réinvite les espaces en y réintégrant la nature, il voit loin et se soucie de notre environnement. Après nombre de projets, Michel Desvigne est désormais enseignant en France et à l’étranger. Ses recherches et ses réalisations ont fait l’objet de nombreuses publications, il a lui-même sorti un ouvrage en 2009 publié par les éditions Birkhaüser sous le nom « Nature intermédiaires ».