Michael Jantzen imagine la maison du futur
Moitié artiste, moitié architecte, le designer américain Michael Jantzen imagine des bâtiments pour demain à la fois modulables et autonomes en énergie.
Né en 1948, l’Américain Michael Jantzen vit et travaille aux Etats-Unis entre Saint-Louis et Los Angeles. Diplômé des Beaux-Arts à l’université du Sud de l’Illinois en 1971, il obtient deux ans plus tard une maîtrise en arts multimédia à l’université Washington de Saint-Louis. Bien que n’ayant pas reçu de formation spécifique en architecture, Michael Jantzen est un artiste qui combine à la fois l’art, l’architecture, la technologie et le design durable. La plupart de ses œuvres architecturales sont des propositions conceptuelles qui fonctionnent aussi comme des formes d’art.
En créant l’art architectural, Michael Jantzen s’est toujours positionné en tant qu’inventeur, réinventant l’environnement bâti afin que ce dernier puisse continuellement être modifié pour répondre aux besoins et aux désirs changeants de ses occupants.
Un pionnier de la conception durable
Dans les années 1970, Michael Jantzen a été l’un des pionniers du mouvement de la conception durable. Il s’est tout d’abord intéressé au design solaire passif. En 1975, l’une de ses premières maisons solaires fait l’objet de publications dans de nombreux journaux et magazines internationaux. Parmi ses plus célèbres inventions, on peut citer la maison-dôme, construite en 1982 pour ses parents dans le sud de l’Illinois et réalisée à partir de tôles d’acier pour silos à grains circulaires. Au cours des dix années suivantes, Michael Jantzen continue à concevoir et réaliser des maisons économes en énergie en étudiant particulièrement des systèmes modulaires de logement high-tech.
En 1997, il reçoit une bourse de l’Art Center College of Design, une université privée de Californie, pour développer des idées associant médias numériques et architecture. En 1998, il met au point plusieurs projets comme la « Malibu Video Beach House », maison conceptuelle dont la façade est faite d’écrans de télévision qui affichent des vues et des sons de l’océan ; ou encore « Elements », un parc thématique d’images de synthèse.
Des projets à la fois écologiques et modulables
En 1999, Michael Jantzen se lance dans le projet « M-House », un système de logement modulaire, déplaçable et respectueux de l’environnement. Le concept repose sur la création d’une maison qui change d’aspect en fonction des envies de ses occupants mais aussi en fonction de l’environnement. La « M-House » est construite à partir d’une série de panneaux rectangulaires interchangeables qui peuvent être inclinés de façon à pouvoir s’asseoir, dormir ou travailler. Entièrement alimentée par des sources d’énergie alternatives, elle est également conçue pour être autosuffisante. La seule M-House construite a été vendue à un collectionneur d’art coréen lors d’une vente aux enchères.
« M-House » s’intègre dans la série « M-Vironments », un projet de structures transportables faites d’éléments qui peuvent être assemblés et démontés de différentes façons pour s’adapter à un large éventail de besoins changeants et être utilisés pour des expositions, des aires de jeux pour enfants, des espaces de vente ou des modules de bureaux.
Pour les acheteurs qui ne peuvent pas se permettre de s’offrir une « M-House », Michael Jantzen a également créé la « M-veloppe« , une sorte de kiosque modulaire à l’architecture transformable. La structure et l’espace de cette dernière peuvent changer de forme selon les besoins grâce à des panneaux qui se déplacent, se plient et se replient.
Un credo : agir pour améliorer le monde
En 2001, Michael Jantzen crée le « Human Shelter Research Institute », une association à but non lucratif dont l’objectif est la recherche de solutions alternatives dans le domaine de la construction.
Artiste largement médiatisé, le travail de Michael Jantzen a été présenté dans de nombreuses galeries telles que le National Building Museum de Washington, le centre canadien d’architecture de Montréal ou le musée d’art moderne de New-York. Actuellement, il expose « Déconstruire mes chaises » jusqu’au 23 décembre 2016 à la Bruno David Gallery de Saint-Louis.
Aujourd’hui, Michael Jantzen continue de créer des projets qui lui permettent d’explorer ses intérêts personnels dans l’art d’avant-garde, l’architecture et le design avec l’aide de financements publics et privés. La plupart de ses œuvres sont conçues pour être durables et économes en énergie, d’autres sont plus fantaisistes. L’innovation, axée sur la réinvention de l’environnement bâti, reste l’objectif ultime de ce designer avant-gardiste.