Los Angeles, quartier latino East LA réputé pour ses crimes et ses gangs. Irrité par les propos du président des Etats-Unis, Donald Trump, qui associe les Latinos à des « violeurs » ou des « criminels », Jerry a décidé de créer un lieu pour venir en aide à cette communauté, particulièrement les plus jeunes, et cela en utilisant un outil qui parle aux enfants et aux adolescents : le skateboard.

L’échec scolaire dans ce quartier est un véritable fléau. En effet, dès leur plus jeune âge, certains enfants désertent l’école pour errer dans les rues et, dans les pires des cas, sont recrutés par les gangs pour transporter des paquets de drogue ou effectuer des surveillances.

Le skate pour établir une relation

Des programmes d’insertion créés par des associations existent et il y a tout de même quelques outils pour essayer de sortir ces jeunes de la misère et du chaos mais les manques de moyens et la dureté de la réalité de ces quartiers n’offrent pas de résultats probants.

Jerry, ex-prisonnier de cinquante-quatre ans, et son épouse Patty ont décidé de lutter à leur manière pour tenter de faire bouger les conditions des enfants. Propriétaire d’une boutique de skates, Jerry, membre du quartier depuis longtemps, incarne une autorité naturelle et sait se faire respecter des jeunes qui viennent chez lui pour acheter du matériel de skate. Ce sport est très en vogue dans les quartiers difficiles : il offre à beaucoup de jeunes la possibilité de s’adonner à un loisir sans avoir besoin de beaucoup d’argent ou d’avoir à sortir loin de chez soi.

D’abord tes devoirs, ensuite les rampes et les modules

Le quinquagénaire a donc décidé d’installer des rampes et des modules à l’arrière de son magasin afin d’aider les jeunes à pratiquer leur discipline préférée. Baptisé The Garage, l’endroit est peint par de nombreux tags multicolores qui offrent une ambiance vivante et urbaine à ce vieil hangar devenu un lieu de réunion.

Seule condition pour les enfants pour y accéder : qu’ils aient terminé leurs devoirs scolaires ! Jerry sermonne ceux qui sont peu enclin à travailler ses devoirs. Le stylo pointant le cahier d’un enfant, il lui annonce, d’un air paternaliste et sévère : « tu dois faire ça, c’est la condition que donne ta mère pour te laisser venir ici. »

Jerry emmène les gamins en van pour se tester sur des compétitions

Les jeunes doivent donc étudier avant de pouvoir effectuer leurs tricks favoris. Pour les motiver, Jerry pousse même le stratagème encore plus loin en instaurant un système de bonus. Planches ou des habits portés par les skateurs… Ceux qui ont les meilleurs résultats scolaires ont droit à des cadeaux. Et la récompense ultime : une sortie avec le van de Jerry pour aller participer à une compétition de skate. En effet, Le couple conduit les plus travailleurs et méritants pendant tout un week-end afin qu’ils participent à des compétitions à travers la Californie et l’Ouest américain. L’occasion pour eux de sortir du quartier-ghetto.

Cette « skathérapie » mise en place connaît beaucoup de succès, les jeunes sont de plus en plus nombreux chez Jerry et cela pourrait donner des idées à d’autres disciplines pour instaurer des after school program de ce type. Convaincu par sa mission, Jerry, reconnaît pourtant avoir été méfiant de voir autant d’enfants « débarquer chez lui ». Mais il ne perd pas la foi et il souhaite que demain, pour eux, « is gonna be ok ! ». Dans tous les cas, lui et sa femme font tout pour.