Lilou Breakdance Urban Attitude 11

Lilou, le double champion du monde de breakdance, rêve des JO de Paris

Né dans la banlieue de Lyon, Ali Ramdani dit Lilou est un des symboles du breakdance, cette danse qui pourrait faire son arrivée en tant que discipline olympique lors des JO de Paris en 2024. Portrait d’un électron libre dont la notoriété a suivi celle de sa passion.

Ali Ramdani, surnommé Lilou, est l’un des plus grands ambassadeurs de sa discipline. Né dans la banlieue de Lyon en 1984, Ali Ramdani, Franco-algérien et musulman pratiquant, s’intéresse au breakdance depuis ses 10-12 ans. Inspiré des clips de hip-hop qu’il regarde à la télévision, il frappe à la porte de la salle polyvalente où s’entraînent des danseurs. 

Il y apprend ses premiers pas, s’intègre peu à peu leur groupe et à la fin des années 1990, avec des amis, il créé le Pockemon Crew. C’est au sein de ce groupe qu’il participe à ses premiers gros « battles », ces événements qui opposent différents danseurs qui se succèdent et où c’est le public qui décide qui est le vainqueur.

A 16 ans, Lilou obtient sa ceinture noire de kung-fu avec le club de Vaulx-en-Velin et développe son attrait pour le break-dance en enchaînant les sauts et les figures sur le parvis de l’opéra de Lyon. Stigmatisé comme une danse de banlieusards des cités, le break est assez marginalisé lorsque Lilou commence à le pratiquer et ses parents ne l’encouragent pas à poursuivre dans cette voie. 

Peu importe, le jeune Ali Ramdani s’acharne et obtient en 2005 un titre de champion du monde de BC One organisé par Red Bull. Ce concours qui réunit chaque année seize danseurs qui s’affrontent en duel, est devenu un trophée incontournable dans la discipline. Lilou obtient même un second titre mondial en 2009.

Personnage de jeu vidéo et danseur pour Madonna

Son trait de caractère qui le poursuit, c’est sa folie. Il n’hésite pas à tenter de nouvelles figures, quitte à se faire mal. Il est surtout un acharné d’entraînement et au sein du Pockemon Crew qu’il a quitté depuis, il prend l’habitude de défier un à un ses partenaires d’entraînement, parfois jusqu’à vingt d’affilée, afin de se préparer du mieux possible pour les compétitions. Car, pour lui, le breakdance est une discipline sportive à part entière, et il faut travailler avec acharnement pour être performant. 

Ses deux titres mondiaux lui valent une belle notoriété qui le conduit dans une nouvelle vie, celle du show-biz qu’il n’apprécie pourtant pas. Il est utilisé en tant que personnage de jeu vidéo et en 2012, il rejoint la troupe de Madonna et fait partie de ses danseurs lors de son show à la finale du Super Bowl. 

Marqué à vie par cet événement, il enchaîne avec la tournée mondiale de la diva mais il ne reste que quelques mois au sein de la troupe, notamment suite à son refus, lors d’une répétition, d’enlever son tee-shirt sur lequel il est écrit « no panic, I’m muslim »

Promouvoir le breakdance aux 4 coins de la planète

Sa forte personnalité le dessert parfois et finalement, alors qu’il ne danse plus beaucoup aujourd’hui, c’est en cavalier seul qu’il fait la promotion de sa discipline à travers le monde. Il a déjà visité près de 90 pays et vit en jugeant des battles aux quatre coins de la planète, en donnant des cours et en animant des stages de formation. Il encourage également les jeunes pousses lyonnaises en les accompagnant financièrement pour les aider à se rendre sur des événements. 

S’il ne veut pas considérer qu’il est sur la fin, il reconnaît être aujourd’hui davantage dans la transmission assumant un rôle de « grand frère » auprès de la nouvelle génération de danseurs. Cela ne l’empêche pas pour autant de pratiquer quelques exhibitions ou de faire le show de temps en temps, même si les douleurs se font de plus en plus persistantes. Histoire de faire la promotion de la discipline en vue des JO à Paris.

Photos : redbull.com / Youtube.com