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Les supérettes prennent le dessus sur les hypermarchés

Le changement dans les habitudes de consommation entraîne d’une part la baisse de fréquentation des hypermarchés et, d’autre part, l’augmentation du nombre de commerces de proximité. Et les experts l’affirment : les supérettes vont bientôt supplanter les hypermarchés.

Le déclin des hypermarchés en faveur des commerces de proximité.

Depuis près de 70 ans, les grandes surfaces font partie du paysage et du mode vie, en France et dans le monde. Un endroit où tout est disponible à l’achat, où tout l’espace est dédié aux produits de consommation en large gamme de choix de marques et de formats.

Mais au fil des années, les habitudes de consommation évoluent entraînant ainsi un changement de format. Aujourd’hui, les clients n’ont pas envie de passer des heures dans un même endroit et délaissent de plus en plus les hypermarchés en faveur des supérettes plus conviviales. Surtout depuis la crise économique de 2008, les consommateurs comparent plus fréquemment les prix en ligne grâce à Internet avant de faire leurs achats. Et ils préfèrent l’idée de faire plusieurs petits magasins pour s’assurer d’obtenir les prix les plus avantageux.

Face aux hypermarchés impersonnels, les petits commerces brandissent les liens sociaux.

Dans les années 2000, on a vu apparaître des commerces de proximité un peu partout. En effet, ce type de petites surfaces dans l’Hexagone, a explosé passant de 6128 unités à 8518 en moins de 10 ans. Tournées vers le local, le bio, des endroits à taille humaine où les clients se sentent libres de faire leurs courses, mais pas seulement, ce n’est pas moins de 41 enseignes dites de proximité qui proposent désormais leurs produits aux consommateurs.

Les petites épiceries d’autrefois offraient de l’alimentation saine, locale, et surtout un moment de convivialité. Puis on est passé à la péjorative épicerie toujours ouverte, chère et utilisée très occasionnellement, basée surtout le rapport humain avec l’épicier. Aujourd’hui les « supérettes nouvelles générations » tentent d’offrir des produits de qualité et un cadre chaleureux comme par le passé, mais également d’autres services tels que endroits pour manger les produits achetés, Wi-Fi à disposition, des points de retrait, de presse, de recharge téléphone, de ventes de fleurs, etc.

Ces commerces petits formats permettent de créer une vie sociale plus intense. A l’image d’un petit village, les personnes proches de ce commerce, et vivant à proximité les uns des autres, s’y rencontrent. Cet espace devient un lieu de mixité sociale, mais permet également à ses habitants, qu’ils soient isolés ou non, d’avoir accès à des produits de qualité et de rencontrer d’autres personnes.

Des exemples de proximité et de convivialité.

On peut voir de nombreux exemples de ces changements au niveau mondial. Par exemple, à Hong-Kong, la chaîne de 7-Eleven (l’un des commerces de proximité les plus connus dans cette région) est un lieu de rencontres surtout pour les jeunes avant leurs sorties en discothèque. Ces commerces vendant de nombreux aliments et boissons moins chères qu’ailleurs permettent aux personnes de commencer la fête devant la supérette de leur quartier.

Un autre bel exemple de changements est le projet Smile qui a débuté en 2018. Un appel à une participation financière pour créer un lieu qui vise l’économique au service de l’humain et de la planète, a rencontré un succès rapide. Il souhaite combiner la consommation, le lien social et l’écologie, le tout dans un centre de vie de proximité. Cet endroit se situe à Argenteuil et se compose d’une supérette avec des produits bio, en vrac, équitables et provenant de producteurs locaux, d’un café-restaurant, d’un espace de coworking, de réunion et de formation. Voilà un nouvel espace combinant consommations et services dans un cadre convivial et favorisant le lien social.

Est-ce vraiment la fin des hypermarchés ?

Si le boom des commerces de proximité est clairement établi, ce changement dans le mode de consommation se situe principalement chez les personnes de moins de 30 ans. Les personnes de 50 ans et plus continuent à faire leurs courses dans les grandes surfaces et restent un phénomène urbain. La fin des hypermarchés n’est donc pas pour tout de suite, cependant la modification du paysage commercial est en marche. Et même si les grandes surfaces devaient disparaître un jour, ce ne serait pas le cas des grandes enseignes qui, sentant le vent tourné et le business à ne pas rater, se sont déjà déclinées en de nombreux commerces de proximité tels que les Carrefour Express, les Monoprix et bien d’autres devenant, par la même occasion, les principaux acteurs de ce changement.