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Les grands défis de la RATP pour ses 70 ans

Le 1er janvier 2019, la Régie autonome des transports parisiens, plus connue sous son acronyme RATP, a fêté ses 70 ans durant lesquels le groupe s’est affirmé comme un expert de la mobilité en France comme à l’international. Présente dans 14 pays, la RATP assure aujourd’hui 16 millions de voyages par jour par l’exploitation de modes de transports différents qu’ils soient traditionnels (métro, bus) ou alternatifs (navettes maritimes, téléphériques). La RATP investit également dans les start-up comme Cityscoot, société de location de scooters électriques en libre-service ou encore Klaxit, une application de covoiturage domicile-travail. 

Le métro parisien existait avant la création de la RATP

Si la RATP est officiellement créée en 1949, l’histoire du réseau métropolitain parisien démarre le 19 juillet 1900 avec l’ouverture de la ligne 1. Cette inauguration s’est faite après un débat d’environ un demi-siècle, durant lequel l’Etat et la ville de Paris se sont opposés. C’est finalement l’exposition universelle de 1900 qui a accéléré les débats et a permis à la ville de Paris d’obtenir l’autorisation de l’Etat de faire son métropolitain.

La ligne 1 fut construite en seulement 20 mois grâce à son tracé qui suit exactement la voirie parisienne réglant ainsi les problèmes d’expropriation. Pendant plusieurs années, les lignes de métro sont exploitées par deux concessionnaires différents : la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP) et la Société du chemin de fer électrique souterrain Nord-Sud de Paris. En 1931, la CMP finit par absorber le Nord-Sud avant d’être nationalisée par l’Etat en 1949 devenant l’actuelle RATP.

Les secrets et les anecdotes de la RATP

À sa naissance, la RATP prend en main un réseau de métro doté de 14 lignes pour une longueur totale de 166 kilomètres et d’un parc de 2264 autobus. En 2017, le réseau comportait 16 lignes de métro sur 217 ainsi que 4700 bus. En 70 ans, la RATP a connu des évolutions majeures comme la disparition des fameux poinçonneurs en 1973 ou encore celle de la première classe en 1991. De nombreuses anecdotes jalonnent également son histoire.

Parmi elles, on peut citer le célèbre carreau de faïence blanc qui a fait la réputation du métro de « plus grande salle de bains de France » et qui trouve son explication à ses origines lorsque ce carrelage spécifique permettait de refléter les rares sources lumineuses de l’époque.

Les fameuses stations fantômes où les trains ne s’arrêtent pas, font également partie du patrimoine du réseau parisien. Toutefois, rien de surnaturel dans ces stations fermées en 1939 à la veille de la Seconde Guerre mondiale, en période de pénurie d’énergie et où une partie du personnel de la compagnie de transport a été envoyée au front. Ces stations ont donc été fermées par souci d’économie et n’ont jamais été rouvertes depuis.

Plus récemment, la RATP s’est fait remarquer par le détournement de noms de stations pour le 1er avril. Dès 1994, la station Parmentier a inspiré la RATP pour détourner les noms de ses stations à l’occasion du 1er avril devenant « Pomme de terre ». En 2016, une véritable opération avec 13 stations aux noms détournées, dont Opéra devenant « Apéro », ont parfois causé l’égarement de certains passagers ! Ce détournement de stations est devenu presque un rituel à la RATP puisque cet été, certaines stations ont rendu hommage à la victoire des Bleus : « Bercy les bleus ».

Les défis de la concurrence

70 ans après sa création, la RATP est devenue un groupe national mais aussi international grâce à sa filiale RATP Dev, en réalisant un chiffre d’affaires de 5,5 milliards d’euros en 2017. Aujourd’hui, la société s’apprête à relever l’un des plus grands défis de son histoire : l’ouverture à la concurrence prévue en 2024 sur les bus, en 2029 sur les tramways et à partir de 2039 sur le métro et le RER. La RATP a ainsi présenté une nouvelle stratégie de groupe autour du nom « RATP Group » pour mettre en valeur ses expertises.

En 2019, la société va expérimenter les bus autonomes et compte d’ici 2025 remplacer ses 5000 bus diesel par des véhicules électriques, hybrides ou biogaz. Quatre lignes de métro sont en cours de prolongement avec 18 nouvelles stations. Plusieurs plans d’amélioration du réseau en Île-de-France sont également prévus : nouvelle application, rénovation de stations, renforcement du plan propreté.

Bus autonome, accompagnement des « villes intelligentes »… la RATP se prépare à l’arrivée de la concurrence en 2024. Cette stratégie devrait s’accompagner par une restructuration de l’entreprise qui prévoit la suppression d’un millier de postes en 6 ans.