Implanter l’agriculture verticale au cœur des grandes villes semble être une solution pour pallier les difficultés d’approvisionnement agroalimentaire. Pour des légumes frais et sains, des récoltes fiables et un impact écologique salutaire : les fermes verticales, naturellement.

Le concept propose la superposition verticale de plateaux de plantations. Le dispositif est étanche, à l’image d’une serre, installé sur plusieurs niveaux aux écosystèmes indépendants : les impératifs de l’agriculture tels qu’on les connait s’en trouvent métamorphosés. Bientôt, ces batîments aux architectures d’apparence complexe et farfelue ne nous livreront que de la nourriture, nous affranchissant peu à peu des incidences néfastes de l’agriculture moderne.
Incontournable défenseur du concept des fermes verticales, le docteur en microbiologie Dickson Despommier rappelle judicieusement que nous savons nous protéger des éléments, alors que paradoxalement nous soumettons nos besoins alimentaires aux rigueurs de la météo. De l’agriculture verticale pourraient bien éclore d’autres avantages.

Les fermes verticales : des racines prometteuses.

À Singapour par exemple, jusqu’à peu, seulement 7% de la demande en légumes était satisfaite. Comme pour de nombreuses villes du globe, l’aménagement de ces immenses surfaces urbaines ne permet ni d’inclure un espace dédié à l’agriculture classique, ni une mise à disposition efficace des marchandises.
Un contexte fertile pour Sky Greens. Spécialisée dans la technologie agroalimentaire, Sky Greens s’est implantée au cœur de Singapour avec des méthodes de productions novatrices : des tours de 9 mètres abritant des systèmes d’agriculture verticale. Sky Greens estime son rendement comme dix fois supérieur à une exploitation sur une surface au sol équivalente.
À Singapour le système d’agriculture verticale fait ses preuves et remporte un grand succès. On peut manger toute l’année des produits sains, en quantité de plus en plus abondante. Sky Greens promet d’augmenter ses capacités de production jusqu’à deux tonnes. Aujourd’hui, les Singapouriens font confiance à Sky Greens pour ses produits de qualité, cultivés sous le contrôle de l’autorité agroalimentaire et vétérinaire du pays.

La production locale rassure les consommateurs.

Le dispositif fermé et tempéré permet de simuler un climat ou une saison précise, tout en évitant les accidents naturels tels que les tornades, grêles ou vagues de grillons… mais aussi de se protéger des parasites. L’exposition des légumes aux pesticides, herbicides et engrais s’en trouve considérablement amoindrie.
Ainsi les consommateurs disposent quotidiennement de produits frais dont ils connaissent l’origine. Les fermes verticales approvisionnent directement les marchés, entraînant une réduction du cout des intermédiaires.
Quel bonheur alors de pouvoir déguster toute l’année des légumes sains variés. D’autant plus qu’ils ont tout pour être naturellement délicieux : le système de plateaux artificiels employé dans l’agriculture verticale permet de placer la terre originelle d’un légume ou d’un fruit. De quoi fournir une parfaite configuration à la fabrication des saveurs…

Despommier dans les choux ?

Facile à installer et à entretenir, le système de rotation automatisé des fermes verticales est encore soumis à des innovations et découvertes prometteuses qui lui permettront d’accroître son rendement. De plus, il est tout à fait envisageable d’adapter ce système aux besoins en culture d’environnements variés.
Mais comme toute innovation technologique de son envergure, le concept des fermes verticales rencontre une controverse. Notamment aux États-Unis, où les contestataires entendent donner la priorité au logement dans la bataille du territoire immobilier. Il présente cependant de nombreuses qualités, aucun mouvement convaincant ne semble pouvoir enrayer cet appétissant projet.
Dans l’espoir qu’un livre sur le sujet puisse aider à résoudre la controverse, le Dr Dickson Despommier a publié un essai pour défendre le concept des systèmes d’agriculture verticale : The Vertical Farm. Plusieurs architectes se sont inspirées de ce livre pour dessiner des projets futuristes parmi les plus fabuleux. Le design séduisant de ces fermes verticales aura vite fini de convaincre les derniers récalcitrants.

Un dispositif écologique et convaincant.

S’affranchissant de l’utilisation de produits nocifs pour les nappes phréatiques, consommant entre 70 et 95% de moins d’eau qu’une ferme traditionnelle – ce qui implique une réduction majeure des émissions de carbone pour l’alimentation en eau, comme pour la distribution ultérieure des ressources – le concept des fermes verticales se fait de nombreux alliés, tant il propose une solution écologique fiable et durable adaptée aux besoin de notre monde moderne.
Semblant sortir d’une œuvre de science-fiction, l’agriculture verticale devrait bientôt germer dans nos grandes villes. Un projet de construction est actuellement envisagé à Paris. Comme les Jardins suspendus de Babylone sont devenus Merveille du monde Antique, les fermes verticales pourraient marquer notre civilisation, autant par leur insolente simplicité que par l’aura futuriste et rassurante qui émane de ces plantations.