Les élus de Bristol s’entendent pour viser la neutralité carbone avant 2030
La ville anglaise de Bristol a décrété une urgence climatique au mois de novembre 2018 et a décidé de rapidement prendre des mesures visant à remédier à cette crise. Carla Denyer, la conseillère du Green Party de Bristol, a présenté une motion au conseil municipal qui a retenu l’attention de tous les partis politiques confondus : son but est de permettre à cette ville de 420.000 habitants d’atteindre la neutralité carbone d’ici à 2030.
Concrètement cela se traduit par une matérialisation de la prise de conscience et de futures mesures qui porteront sur l’électricité renouvelable, les constructions neutres en carbone et les investissements concernant les infrastructures de transport propres. A l’avenir, chaque décision politique devra être liée à son impact sur l’environnement. Ainsi le premier effet concret pourrait concerner le grand projet de travaux pour l’agrandissement de l’aéroport de Bristol. Les réaménagements de la structure devront être reconsidérés et mis en adéquation avec cette nouvelle façon d’anticiper la crise écologique globale que traverse notre planète.
Des engagements très forts pour la capitale verte de l’Europe en 2015
Selon Carla Denyer, tendre vers une société qui produirait moins d’émanations de gaz à effet de serre contribuerait à réduire les inégalités, améliorer la qualité de l’air et donc la santé publique. Avec cette ambition, la ville de Bristol adopte une position plus radicale que celle affichée au niveau national puisque le Royaume-Uni a déclaré viser une réduction de 80 % des gaz à effets de serre d’ici à 2050. Le conseil municipal de Bristol estime qu’il n’est plus temps d’attendre des décisions intergouvernementales ou nationales mais qu’il est indispensable d’agir le plus rapidement possible.
Le virage écologique pris par Bristol ne date toutefois pas d’hier. Déjà élue capitale verte de l’Europe en 2015, elle est la ville anglaise dont les habitants consomment le moins d’énergie par personne. Mais les responsables politiques ont cette fois l’ambition d’aller encore plus loin dans la transformation de leur cité.
Modifier certaines des habitudes polluantes des habitants
L’objectif au cours des prochaines semaines est d’inciter la population à moins prendre la voiture au profit de la marche, du vélo ou des transports en commun qui feront l’objet d’un développement intensif, tout comme l’usage des énergies renouvelables. La municipalité de cette ville du sud-ouest de l’Angleterre prévient ses habitants que certaines de leurs habitudes vont être modifiées (réglementation de la circulation, normes de construction…) mais qu’il s’agit d’un passage nécessaire afin de créer les conditions d’une ville éco-responsable.
Cette décision est intervenue en plein cœur de la campagne de mobilisation climatique « Extinction Rebellion » appelant à la désobéissance civile au Royaume-Uni afin de porter l’attention sur la dégradation de l’environnement et ne plus être dépendant de l’inaction des gouvernements. Ce groupe est soutenu par une centaine d’universitaires et se structure en écho au rapport publié par l’ONU en octobre 2018 estimant que l’humanité a douze ans pour empêcher un désastre écologique international.
Par sa volonté d’agir vite après avoir déjà consenti beaucoup d’efforts en matière d’écologie ces dernières années, Bristol montre qu’une réponse politique concrète est possible pour amorcer une transition verte à grande échelle.