L’écologie au centre du nouveau PLU de Paris
Suite à plus de 6 000 contributions publiques, la mairie de Paris a dévoilé les grandes orientations du futur Plan d’Urbanisme Local de la capitale. Le mot d’ordre : adapter Paris au réchauffement climatique.
Alors que l’urgence climatique se fait de plus en plus ressentir partout à travers le monde, la ville de Paris révise ses réglementations pour offrir à ses résidents une ville bioclimatique, plus soucieuse de ses émissions carbones. Et c’est pour se donner les moyens de réaliser ces ambitions qu’Emmanuel Grégoire, l’adjoint à l’urbanisme d’Anne Hidalgo, présentait le 9 novembre dernier le nouveau PLU (Plan Local d’Urbanisme) de Paris.
Qu’est-ce qu’un Plan Local d’Urbanisme ?
Le Plan Local d’Urbanisme est un document qui fixe la réglementation d’une ville quant à l’occupation de ses sols. Il détermine ainsi les règles de construction qui s’appliqueront à l’ensemble du territoire parisien tout en identifiant les éléments du paysage, des espaces verts et du patrimoine architectural à protéger dans les années à venir. De plus, un PLU a pour but de définir le volume des futurs bâtiments (hauteur, superficie, distance…), d’adapter les accès aux transports publics, d’identifier les zones en manque de commerce, etc… Et surtout, le PLU doit pouvoir clairement présenter les éléments qui peuvent juridiquement empêcher la création d’un projet d’urbanisme.
Vous l’aurez compris, le Plan Local d’Urbanisme est LE document référence qui déterminera le visage d’une ville pour les années à venir. Et dans le cas de Paris, ce visage sera avant tout écologique.
Paris, ville bioclimatique
Il faut dire que le dernier Plan Local d’Urbanisme de la capitale date de 2006 et du premier mandat de Bertrand Delanoë. Une époque où les principes d’écologie chers à la maire socialiste n’étaient pas forcément une priorité.
L’artificialisation des sols par exemple, conséquences directes de l’étalement des villes et l’une des principales causes de l’affaiblissement de la biodiversité, devra être inversée pour respecter les directives mises en place par ce nouveau PLU. En somme, il s’agit d’encourager la purification des sols contaminés par l’urbanisme excessif.
Cette volonté de redonner à la nature une seconde jeunesse s’applique aussi aux bâtiments existants. En effet, lors de la présentation du nouveau PLU, Emmanuel Grégoire a également précisé que l’emphase sera mise sur la transformation des bâtiments existants plutôt qu’à la construction de nouveaux édifices : « En 2040, 90 % du Paris existant sera toujours là ». Ainsi, la capitale française favorise désormais la rénovation ou la réutilisation des bâtiments plutôt que de démolir pour reconstruire. Suffisant pour faire de Paris le futur symbole de l’urbanisme circulaire ?
Une ville qui favorise la proximité
Outre l’écologie, le nouveau PLU entend également mettre l’accent sur la proximité sociale. Ainsi, pour favoriser la densité mais aussi la mixité, l’équipe d’Anne Hidalgo souhaite mettre en place de nouvelles politiques qui faciliteront à chacun l’accès à un logement de qualité, tout en augmentant les commerces de proximité.
Cette envie de rassembler les habitants de notre capitale multiculturelle se traduira par la mise en place du « Paris quinze minutes ». En clair, Paris souhaite devenir la ville des proximités, où les habitants pourront trouver tout ce qui est nécessaire à un quart d’heure de leur logement. Il s’agira bien sûr de garantir un accès rapide aux commerces de proximité donc, mais aussi d’équipements sportifs, de lieux de soins, de culture, etc… Un moyen d’augmenter l’interaction entre les habitants d’un même quartier mais aussi, encore une fois, de réduire les émissions carbones en limitant les déplacements en véhicule polluant.
Une mise en application dès 2024 ?
Enjeux environnementaux, sociaux, commerciaux… Impossible de reprocher au nouveau Plan d’Urbanisme Local de Paris de manquer d’ambition. En s’assurant que les futurs permis de construire contribuent à “rendre Paris plus viable et plus résiliante ”, l’équipe d’Anne Hidalgo entend secouer l’urbanisme à la française de plus en plus critiqué par les groupes écologistes.
Néanmoins, il faut noter que « le respect de l’héritage parisien » est également inscrit dans les directives majeures du PLU Bioclimatique. Hors de question donc de dénaturer la capitale avec ce nouveau Plan d’Urbanisme, dont l’entrée en vigueur est prévue pour l’été 2024.
D’ici là, la Ville de Paris a déjà annoncé une période de sursis pour statuer sur les futurs gros projets immobiliers déjà à l’étude.
Photos : batiactu.com et cdn.paris.fr