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Le moteur à hydrogène, c’est pour bientôt

En Angleterre comme ailleurs, certains visionnaires attendent avec impatience le jour où l’on mettra le l’hydrogène dans nos voitures, à la place de l’essence. Et ce jour pourrait ne pas être aussi éloigné qu’on le croit. Acal Energy, une entreprise basée dans la ville de Runcorn, au Royaume-Uni, affirme avoir développé une technique qui réduit drastiquement le coût des piles à combustible, tout en les rendant plus durables que les technologies actuellement utilisées. Une technologie qui pourrait bien équiper les voitures électriques de demain.

Dans une pile à combustible, l’électricité est produite grâce à l’oxydation sur l’une des électrodes d’un combustible réducteur, couplée à la réduction sur l’autre électrode d’un oxydant, comme l’oxygène de l’air. Cette technologie est déjà connue, mais jusqu’à maintenant elle comportait un inconvénient de taille : le coût de production, à cause d’éléments indispensables composés de platine. Mais Arcal Energy affirme avoir développé une pile à combustible largement mois coûteuse, qui fonctionne à l’hydrogène.

L’entreprise britannique est sur le point de breveter son invention, et espère que des constructeurs automobiles du monde entier y auront recours. Si ces prévisions se confirmaient, les véhicules équipés de piles à combustible pourraient faire une entrée fracassante sur le marché d’ici dix à vingt ans.

Des véhicules deuxième génération

Cette technologie n’est pas entièrement nouvelle, puisque les piles à combustibles existaient déjà. Et l’industrie automobile mondiale n’étant pas en reste, toute une première génération de voitures équipées de piles à combustible existe déjà. Le constructeur coréen Hyundai, par exemple, va démarrer prochainement la vente d’un modèle ix35 fonctionnant à l’hydrogène.

Le géant Toyota, de son côté, en présentera un prototype prêt à la production le mois prochain à Tokyo. D’autres marques, comme Daimler et Volkswagen, visent d’avoir quelques véhicules fonctionnant à l’hydrogène dans leurs showroom d’ici 2017. Mais personne ne s’attend à ce que cette première génération de véhicules à l’hydrogène ait beaucoup de succès. Acal Energy vise plus loin et espère une deuxième génération de véhicules moins coûteux et plus durables.

Une pile à combustible autonettoyante

Jusqu’à présent, l’industrie automobile s’est concentrée sur des piles à combustible très coûteuses, à cause de leurs catalyseurs en platine. Ces piles à combustible sont souvent considérées trop chères pour être utilisées dans des voitures, et trop sensibles à l’usure.

La solution proposée par Acal Energy ? Un « catalyseur liquide » composé d’une solution de sels métalliques, non seulement beaucoup moins cher à la production, mais qui fait aussi office de refroidissant et d’agent nettoyant. La durée de vie de la pile à combustible s’en retrouve allongée, et elle produite à moindre coût.

Il faut savoir que l’hydrogène possède l’avantage indéniable de ne pratiquement rien émettre lors de son utilisation : de la chaleur, et un peu d’eau. Un immense progrès par rapport à tous les véhicules à essence (ou gazole) qui relâchent dans la nature une quantité plus ou moins importante de dioxyde de carbone, extrêmement nocif.

Vers la fin du moteur à essence ?

Certes, il existe des inconvénients de taille à ces moteurs électriques, à commencer par le coût d’installation de l’infrastructure des bornes de rechargement pour ces fameuses piles. Mais si cette technologie venait à prendre son essor, tout pourrait aller très vite. Les partisans du moteur à hydrogène donnent souvent l’exemple d’internet. Il suffit de voir à quelle vitesse les câbles de fibre optique donnant accès à internet ont été installés dans le monde entier, malgré un coût faramineux.

Pour son projet, Acal Energy a déjà rassemblé 24 millions de dollars, auprès de sources privées mais aussi gouvernementales. L’entreprise britannique attend prochainement une autre levée de fonds du même montant, et rêve de voir son invention brevetée et utilisée par les plus gros constructeurs automobiles dans les prochaines décennies. Les moteurs fonctionnant à l’hydrogène pourraient ainsi mettre à l’épreuve la domination historique des moteurs à combustion interne, et ce dès 2020.