Jaume Plensa, l’empire artistique d’un plasticien humaniste
Sans le savoir, vous avez déjà peut-être déjà vu une œuvre de Jaume Plensa. Vous l’avez peut-être même touchée. Pourquoi ? Parce que l’artiste plasticien, né en 1955 à Barcelone, exporte son talent partout à travers la planète, surtout dans les grandes villes. Le Catalan sait jouer avec les matières et développe une réelle polyvalence lorsqu’il s’agit de travailler différentes formes d’art.
Il considère qu’ « une œuvre d’art n’a rien de statique » et marque de son style très personnel les villes du monde entier : de Houston à Tokyo en passant par Nice, Jérusalem ou encore Stockholm…
Des sculptures titanesques faites de matériaux originaux
Sculpteur avant tout, maniant les matériaux tels que le marbre, la fonte, la résine, la paraffine, le verre, l’eau ou la lumière avec brio, Jaume Plensa concentre surtout son travail autour de l’être humain. En effet, la plupart de ses œuvres tendent à faire le lien entre l’homme et l’âme, la spiritualité et la diversité ethnique. Cet amoureux du langage joue avec les divers alphabets pour concentrer son message autour de l’humain, une fois de plus.
L’autre caractéristique de ses sculptures humanisées est leur taille titanesque. Chacune de ses œuvres, souvent mises en avant au cœur de l’espace public, impressionnent et fascinent. Certaines proposent une interaction avec les promeneurs ou le public et ces derniers peuvent « entrer » et déambuler au cœur de ces personnages réconfortants qui ne semblent avoir ni genre, ni couleur, ni appartenance religieuse ou ethnique. Selon l’artiste, ses sculptures « visent à relier les vibrations des humains à leur environnement ».
Jaume Plensa : un artiste engagé et éclectique
Pluridisciplinaire, Jaume Plensa n’est pas avare en collaborations. Public, privé, il ne ferme la porte à personne et aime se mêler à d’autres formes d’art. Ainsi, il collabore régulièrement avec de nombreux opéras ou théâtres en créant les décors ou les costumes de différentes pièces.
Artiste engagé, il aime à reprendre ses auteurs favoris afin de mêler leurs écrits à ses œuvres, comme avec Three Graces (2005) qui inscrit les mots d’Oscar Wilde dénonçant les conditions de vie des prisonniers anglais sur le corps de ses statues, le tout faisant un clin d’œil aux célébrissimes Trois Grâces d’Antonio Canova.
Jaume Plensa associe aussi son nom à de grands événements mondiaux tels que les Jeux olympiques d’hiver de Turin en 2006, au cours desquels il crée, en collaboration avec l’architecte Norman Foster, une œuvre éphémère gravée dans la glace.
Un artiste international
Son travail connu et reconnu interpelle et, à l’instar de Venise, Nice ou encore Bordeaux, de nombreuses villes ont décidé de parer leur centre-ville de l’une de ses sculptures. A Bordeaux, par exemple, de nombreux habitants ou touristes se sont interrogés en 2013 sur la présence, place de la Comédie, d’un visage géant. Un succès qui a incité le maire, Alain Juppé, à lancer une souscription publique pour faire venir encore plus d’œuvres du Catalan.
Dernièrement, c’est Montréal qui a inauguré, en septembre 2017 à l’occasion des 375 ans de la cité, « Source », une sculpture de dix mètres de hauteur surplombant l’entrée de la ville.
Un peu plus tôt, courant de l’année 2017, le travail du plasticien a été mis en avant au sein de villes françaises moins importantes. L’une au musée d’Art moderne de Saint-Etienne et l’autre au cœur de l’abbaye de Fontfroide à Narbonne. En 35 ans de carrière, Plensa a bâti un véritable empire artistique à travers le monde. Vraiment, vous êtes sûrs de ne pas avoir vu une de ses œuvres quelque part ?