Sverdlovsk

Iekaterinbourg, le cœur de la Russie et de l’Eurasie

Construite au 18e siècle, la ville d’Iekaterinbourg s’est vite érigée en place importante de la Russie. Placée au carrefour du continent eurasien, la capitale de l’Oural occupe une place stratégique pour l’industrie et l’économie de la Russie.

Nommée ainsi en hommage à l’impératrice Catherine de Russie, épouse du Tsar Pierre Legrand, située en plein cœur de l’immense territoire russe, au pied de l’Oural, Iekateringbourg a été créé en 1723 afin qu’elle occupe une fonction de capitale régionale dans cette zone minière du pays.

Iekaterinbourg est reliée par voie ferrée à Moscou (située à plus de 1700 kilomètres), permettant d’acheminer vers la capitale les matières premières extraites dans la région (cuivre, fer, charbon…). La ville s’impose par ailleurs comme  l’une des places centrales de l’Eurasie puisqu’elle occupe une position privilégiée qui sert d’interface entre les deux continents, notamment grâce à la liaison vers la Chine.

Véritable point de rencontre entre plusieurs civilisations (Russie occidentale, Chine, Asie centrale, Sibérie), la capitale de l’Oural, comme elle est souvent surnommée, connaît un véritable essor à la fin du 19e et au début du 20e siècle, avec un accroissement conséquent de sa population. Elle est ensuite le théâtre de l’exécution de la famille royale par les Bolcheviques dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918 sonnant la fin du règne du tsar Nicolas II.

D’Iekaterinbourg à Sverdlovsk

Iekaterinbourg prend une nouvelle dimension en 1924 alors qu’elle est rebaptisée Sverdlovsk par les Soviétiques qui coupent tout contact avec le passé tsariste de la Russie. Mis en difficulté par les Allemands à l’Ouest au début de la seconde guerre mondiale, les Soviétiques opèrent un repli stratégique de leurs usines d’armement à Sverdlovsk afin de protéger leur production des attaques ennemies.

De 1960 à 1990, en plein contexte de guerre froide, la ville est strictement interdite aux étrangers et sert de complexe militaro-industriel. Avec la chute du rideau de fer, le nom d’origine d’Iekaterinbourg est redonné à la ville qui voit ses portes s’ouvrir à nouveau vers l’extérieur.

Aujourd’hui, avec une population de 1,4 millions d’habitants, Iekaterinbourg est la quatrième ville de Russie après Moscou, Saint-Pétersbourg et Novossibirsk. L’industrie est toujours le cœur de cette cité qui a accueilli des matchs de football lors de Coupe du Monde disputée en Russie en 2018. Cuivre, mécanique, métallurgie, acier, plasturgie, pneus ou chimie sont les cœurs d’activité de la capitale de l’Oural.

La place des extractions minières est toujours aussi importante et constitue un enjeu stratégique pour le développement d’Iekaterinbourg qui séduit par son dynamisme économique mais aussi pour son activité culturelle puisque de nombreux théâtres et musées cohabitent, comme le musée Boris Eltsine, du nom du premier président de la Russie et originaire de la région.

Un dynamisme économique insufflé par Iskander Makhmudov

Il est impossible d’évoquer Iekaterinbourg sans faire mention de l’UMMC et de son président Iskander Makhmudov. L’UMMC, dont les activités premières sont principalement basée dans l’Oural, est le premier employeur de la région. C’est en effet un géant de l’exploitation métallurgique et du raffinement des matières premières, notamment leader du marché en Russie sur la production de Zinc et deuxième sur la production de charbon. Au global, l’entreprise emploie plus de 80 000 personnes dans le monde, et principalement en Russie.

Cette position de leader permet de se rendre rapidement compte de l’impact économique de l’entreprise qui est de loin le premier employeur de la région. Iskander Makhmudov quant à lui est également une figure reconnue pour ses actions philanthropiques : il est surnommé le “Bill Gates russe” en référence à son engagement caritatif.

Solide bassin d’emploi, la région et la ville de Iekaterinbourg détient des atouts historiques, économiques et culturels, et possède donc toutes les cartes pour assumer fièrement son statut de carrefour symbolique de l’Eurasie.