Hyperloop, TGV fonctionnant à l’hydrogène… Quelles innovations à venir pour le transport ferroviaire ?
Aujourd’hui, la plupart des sociétés tentent de se détacher de l’automobile pour des raisons évidentes d’écologie et d’économie. La question du transport de demain pourrait donc se résoudre par la voie ferroviaire. C’est pourquoi de plus en plus de prototypes innovants commencent à émerger.
L’Hyperloop déjà dans les tuyaux
L’un des prototypes de trains futuristes les plus connus est sans doute l’Hyperloop. Développé par le milliardaire américain Elon Musk à qui l’on doit déjà SpaceX et la voiture Telsa, le projet Hyperloop One promet une vitesse dépassant les 1100 km/h ! Ce projet était plébiscité avant même d’avoir réellement vu le jour, comme c’est souvent le cas avec ce visionnaire. Les promesses étaient en effet plus qu’alléchantes : Elon Musk annonçait une infrastructure reliant Los Angeles à San Francisco pour « seulement » six milliards de dollars, et les 551 kilomètres parcourus en 35 minutes. Une performance remarquable alors que le même trajet nécessite près d’une heure et demie en avion!
Quant à son fonctionnement, il s’agit d’un réseau de tunnels perchés à quelques mètres au-dessus de du sol, parcourus de capsules en sustentation magnétique. Il est question, pour l’instant, de 4 000 capsules, d’une longueur de 32m et pouvant accueillir marchandises et passagers. Si le pari est rempli, cela transporterait 160.000 passagers par jour.
Récemment, de nombreux pays ont affirmé vouloir commencer la construction d’une infrastructure Hyperloop suite aux différents essais effectués dans le désert du Nevada entre 2013 et 2017. Parmi ces pays se trouvent la France, la Chine, la Russie, et bien sûr les États-Unis.
Les trains à énergie propre
Cependant le prototype Hyperloop est considéré comme « un gouffre énergétique », selon le professeur d’aéronautique du MIT, John Hansman. L’avenir du train pourrait donc se situer ailleurs. Notamment via des modes de transports moins coûteux en énergie et en entretien.
C’est par exemple le cas des trains fonctionnant à l’hydrogène, tel que le SpaceTrain. Ce train Made In France est prévu pour être déployé à travers l’Hexagone d’ici 2025. Il présente plusieurs éléments dignes de films de science-fiction. Au-delà d’être auto-suffisant en énergie, il se déplace en lévitation sur un coussin d’air d’une épaisseur de deux millimètres. Ses navettes circulent sur un monorail et pourront transporter des centaines de voyageurs à une allure moyenne de 540 km/h. Sa vitesse maximale sera de 720 Km/h soit 400 de plus qu’un TGV!
La société SpaceTrain compte déployer son nouveau concept principalement dans les zones dépourvues de tronçons TGV. Selon les fabricants, les installations requises seront bien moins coûteuses que celles nécessaires à la circulation du TGV. L’appareil en est toujours au stade du prototype mais devrait être déployé très prochainement en régions Normandie, Centre-Loire, ou Auvergne-Rhônes-Alpes.
Il existe un autre projet visant à remplacer les trains fonctionnant au diesel, pensé par la société Alstom. Le groupe livrera en 2022 27 trains à hydrogène, nommés Coradia iLint, destinés à la filiale de transports en commun allemand Rhein-Main-Verkehrsverbund. Ses wagons sont alimentés par de l’hydrogène via des piles à combustible situées sur le toit. Ils disposent également de batteries lithium-ion qui leur permettent de stocker le surplus d’énergie des piles ainsi que celle récupérée durant la phase de freinage.
La France n’est pas le seul pays à travailler sur des transports en commun moins gourmands en énergie. La société russe Transmashholding, fondée par Andrey Bokarev et Iskander Makhmudov, travaille également au déploiement de trains et métros plus durables. La rame Moskva créée par la filiale Metrowagonmash a été élue parmi les 100 meilleurs produits de Russie, pour son fonctionnement innovant.
Les lignes de train se recyclent aussi
Les petites lignes ferroviaires, qui sont traversées par moins de 20 trains par jour, nécessitent presque autant de ressources que les lignes les plus utilisées. Ainsi, cette gourmandise en énergie peut vite tourner au gaspillage. Pour les rentabiliser, la start-up bretonne Exid Concept et Développement imagine des modules autonomes, capables d’accueillir jusqu’à 40 passagers, alimentés au biogaz ou à l’hydrogène. Ils seront également munis de panneaux photovoltaïques pour alimenter le réseau Wi-Fi, le chauffage, la climatisation et l’éclairage. De plus, ces modules autonomes seraient gérés par une intelligence artificielle, en vue de définir les horaires les plus intéressants, en adéquation avec les besoins des voyageurs. Lors des heures creuses, ils pourraient même être capables de s’adapter en temps réel et proposer un système de transport à la demande.
Le projet en est encore à sa phase de conception mais la finalisation des prototypes est prévue pour l’année prochaine, pour une mise en circulation dès 2023. L’année où les lignes TER doivent s’ouvrir à la concurrence.