La Green guerilla, un concept pour végétaliser les zones urbaines
La green guerilla veut s’emparer des villes françaises. Concept né déjà il y a presque cinquante ans dans les rues de New-York, la green guerilla est une façon de se réapproprier la ville avec la végétation, quitte à entrer en désobéissance civile en commettant des actes parfois répréhensibles. L’objectif est d’occuper l’espace public en plantant, semant et entretenant des plants de légume, des arbres fruitiers ou des arbres.
Associer le mot guérilla à l’écologie n’est pas anodin. La guérilla est un mode de combat pour ceux qui n’ont pas de gros moyens d’actions. Ce sont de petites batailles de coups de mains menées par des combattants isolés mais déterminés, à l’image des actes réalisés par les guérilleros sud-américains du vingtième siècle qui, à force de multiplier de petites actions, ont parfois obtenu le pouvoir.
Un guide pour adopter les bonnes pratiques
La guérilla verte souhaite atteindre cet idéal : redonner du sens aux villes en les végétalisant et en les faisant à nouveau respirer. C’est dans ce contexte que Cookie Kalkair et Ophélie Damblé ont publié en août 2019 le guide Guerilla green, mode de survie végétale en milieu urbain. Le premier est un dessinateur, la seconde est une youtubeuse. A travers des histoires racontées en dessin et des petites vidéos publiées régulièrement sur les réseaux, les deux écologistes ont mis en avant le concept de green guerilla.
Leur succès en ligne les a convaincus de rédiger un ouvrage ludique, « un guide gribouillé » où Ophélie Damblé est mise en scène dans son combat quotidien, dessinée par Cookie Kalkair. La bande dessinée essaie de conseiller l’urbain sur les attitudes et pratiques à adopter pour devenir un green guerillero dans sa ville.
Ainsi il est recommandé de commencer à regarder autour de chez soi les endroits vacants et disponibles pour y planter quelque chose. Ensuite, de se promener dans la ville à la recherche de friches abandonnées car il en existe beaucoup plus qu’on ne l’imagine et qu’elles permettent de planter en toute tranquillité. Le guide exhorte ensuite à planter et semer de quoi se nourrir, s’appuyant sur des statistiques qui prouvent qu’il est possible de faire pousser des légumes et des fruits en plein centre-ville.
S’appuyant sur l’humour, la couleur et de petites histoires, l’ouvrage veut faire sortir l’écologie des clichés. Ainsi, une phrase de Cookie Kalkair retient l’attention : « planter des tomates en ville n’est pas un truc de bobo.» En faisant prendre conscience au plus grand nombre que l’espace urbain a aussi de la ressource pour le végétal, le guide espère aussi aider la majorité des gens à se nourrir correctement puisqu’au moins un quart de la population reconnaît avoir des difficultés financières pour acheter des fruits et légumes frais.
Ode contre le gaspillage de place en zone urbaine et combat militant pour une urbanisation écologique, la guérilla verte trouve de plus en plus d’écho parmi les jeunes urbains en quête de nouveaux espaces, comme les jardins partagés ou les potagers solidaires, pour redonner de la couleur aux rues. Et de meilleurs produits dans les assiettes.
Sources des photos : agence-hybrid.com / amazon.com