Livraison de colis par drone made in Google : des plans sur la comète
Et si vos courses vous étaient livrées à domicile par un drone d’ici deux ans ? C’est le pari fou que s’est lancé le géant américain Google en présentant récemment son « Project Wing » au grand public. L’idée est simple : utiliser les drones pour livrer aux clients leurs achats. La firme californienne pourra-t-elle respecter les délais qu’elle s’est imposés quand les défis technologiques et législatifs restent si nombreux ? C’est en tous cas ce que croit Astro Teller, le dirigeant du labo Google X.
Dix mois à peine après qu’Amazon ait révélé sa volonté de livrer ses produits par drones à l’horizon 2018, Google s’engouffre à son tour dans la brèche d’un business qui pourrait bien devenir juteux. Fin 2013 le PDG d’Amazon, Jeff Bezos, avait en effet dévoilé à la chaîne américaine CBS le projet « Amazon Prime Air », le premier projet de livraison de colis par drone qui pourrait à terme couvrir 86% des livraisons de produits de la société.
Une alternative écologique ?
Les drones, qui sont ni plus ni moins que de petits avions téléguidés munis de quatre hélices, pourront délivrer des colis de taille moyenne dans les zones urbaines et ce en seulement quelques minutes. Une fois arrivé à destination l’engin déroulera le câble auquel sera accroché le colis avant de le déposer sans encombre sur le sol. Pour le moteur de recherche qui génère plusieurs milliards de dollars chaque année, l’utilisation de drones pour la livraison est la meilleure réponse à la pollution liée à l’utilisation de motos, voitures ou camionnettes trop souvent utilisées en sous capacité.
Le prototype réalisé par le labo Google X a déjà été testé pendant deux semaines en Australie. Il a déjà livré dans des territoires reculés du Queensland, de l’eau, des bonbons, des médicaments et de la nourriture pour chien. La firme table sur une mise en circulation d’ici 2016.
Des zones de perturbations
La raison pour laquelle le projet a été testé en Australie pourrait bien être le problème le plus important pour Google. La législation américaine interdit en effet l’usage commercial des drones sur le territoire. Cette interdiction rend pour l’instant la possibilité d’une mise en service d’ici à deux ans peu crédible. Mais ce n’est pas le seul obstacle au Project Wing.
Le risque de crash, la gestion de l’espace aérien, la perte de la liaison radio, la possibilité de hacking ou encore l’autonomie sont quelques-unes des difficultés sur lesquelles le géant américain devra se pencher avant d’envisager toute livraison par drone aux Etats-Unis. D’ailleurs la NASA planche actuellement sur une mise en place d’un espace aérien de basse altitude qui serait réservé uniquement aux drones afin d’éviter tout embouteillage aérien ou collision. Mais Toutes ces complications ne semblent pas effrayer le géant américain qui n’à toujours pas communiqué de délai dans la mise en place de ce service du futur.
Cette initiative confirme la volonté de Google de s’inscrire durablement dans une dynamique d’innovation. Après la voiture intelligente sur laquelle Google travaille depuis maintenant cinq ans, la livraison par drone semble bien être le nouveau cheval de bataille d’une société qui a fait de l’alternative technologique la clé de voûte de son développement.