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Franck Bohbot : la face cachée de la ville tout en couleur et en lumière

Installé aux États-Unis depuis cinq ans, Franck Bohbot s’est rapidement fait un nom dans le monde américain de la photographie. Les publications les plus célèbres, à commencer par le National Géographic ou le New York Times s’arrachent son œuvre, résolument attirées par sa sensibilité et son esthétisme inspiré de l’univers du cinéma. À mi-chemin entre la création artistique et le documentaire, le photographe français nous offre un voyage urbain unique et onirique.

Né à Longjumeau en 1980, Franck Bohbot fait ses premiers pas dans le monde des arts au travers de la musique et débute la batterie à l’âge de 12 ans. Profondément fasciné par les jeux lumières, il commence à s’intéresser quelques années plus tard au cinéma, notamment grâce au travail de Martin Scorsese, de Stanley Kubrick ou d’Alfred Hitchcock. Il entreprend ensuite des études cinématographiques et obtient en 2006 un MBA en production audiovisuelle.

Un photographe d’architecture

C’est en vagabondant dans les rues de New York que Franck Bohbot fait finalement ses premiers pas dans le monde de la photographie. Au cours de vacances il parcourt la grosse pomme et, muni d’un simple appareil compact, fait des expérimentations, shoote en noir et blanc et joue avec les lumières et les perspectives. En 2008, il s’y consacre à plein temps et un an plus tard, inspiré par l’œuvre de Julius Schulman, s’oriente vers la photographie d’architecture.

Le National Geographic décrit Franck Bohbot comme « un maître des espaces intérieur et extérieurs ». Le photographe semble autant à l’aise dans la rue qu’au cœur de bâtiments de prestige dont il exploite les perspectives avec précision. Cette recherche de profondeur est évidente dans des séries comme « Swimming Pool » sur les piscines parisienne, « The Louvre » et dans « Cinema » où il fait honneur à ses premiers amours artistiques.

New York dans toute sa diversité

Naturellement, New York, où le photographe s’installe en 2013, offre à Franck Bohbot un gigantesque terrain de jeu. Chinatown, Coney Island et Little Odessa s’offrent notamment au regard du Français. En 2014, dans « This game we play », il immortalise les terrains de Street Ball, véritable entité visuelle et culturelle de la ville. « Le playground en général a une grande importance pour les New-Yorkais. Il fait partie de l’histoire de chacun, à tous âges, toutes classes sociales confondues ».

Franck Bohbot capture la ville qui ne dort jamais dans toute sa diversité là où ses pairs se sont si peu arrêtés. Le français est ainsi le photographe des héros de l’ombre et de leur combat pour survivre dans le New York d’aujourd’hui, qu’ils soient barbiers, libraires indépendants ou encore acteurs à temps partiels. « I am an actor » suit ces derniers dans leur second travail afin de mieux comprendre la relation complexe entre leur passion et la réalité.

Un esthétisme pastel et rétro

Si ses séries de photographies abordent des sujets très variés, elles n’en conservent pas moins une certaine homogénéité par leur esthétisme. Avec ses compositions et l’utilisation des lumières et des couleurs, Franck Bohbot a créé une signature qui lui est bien particulière. Elle n’est d’ailleurs pas sans rappeler l’ambiance des films de Wes Anderson, réalisateur auquel il voue une certaine admiration, et ses symétries, ses couleurs pastel et son atmosphère rétro.

Le parti pris esthétique de Franck Bohbot apporte une certaine chaleur et insuffle à ses séries photographiques un vent d’optimisme bienvenu. C’est particulièrement frappant dans « We are New York Indie Booksellers », où il saisit l’extraordinaire vitalité de libraires à qui on promet un destin funeste à cause de l’augmentation des prix des loyers, du développement des grandes chaînes de distribution et de commerce ligne ou de l’apparition du livre numérique.