« Fleur Pellerin dévoile sa « stratégie nationale pour l’architecture »
Initiée par Fleur Pellerin, ministre de la Culture et de la communication, la stratégie nationale pour l’architecture se donne pour mission de conforter le rôle citoyen de l’architecture au service de tous.
Octavio Paz avait sa formule pour définir l’art de concevoir des édifices, pour le poète « l’architecture est le témoin incorruptible de l’histoire ». Pour la profession, il s’agit bien là de continuer à écrire cette histoire dans ce siècle nouveau qui s’ouvre en prenant en compte les exigences d’un monde en pleine mutation.
En juillet 2014 un rapport de 150 pages a été publié à l’issue de rencontres entre les acteurs et professionnels de l’architecture. S’appuyant notamment sur les travaux du député Vincent Festesse concernant l’enseignement et la recherche en architecture, ce rapport s’est vite transformer en un « plaidoyer, en trente-six propositions, pour une création architecturale du quotidien au service d’un aménagement durable du territoire ».
La ministre de la Culture et de la communication Fleur Pellerin s’est ainsi doté d’un comité de pilotage qui devra rendre ses conclusions en juin prochain. L’objectif étant de doter la profession d’outils innovants en phase avec les défis contemporains.
Trois axes de travail
En étroite collaboration avec le Conseil national de l’ordre des architectes, la mission gouvernementale s’articule autour de trois axes : mobiliser et sensibiliser, innover, développer. Afin de rassembler et d’informer, ce sont une cinquantaine d’acteurs qui ont été auditionnés tels que des architectes, constructeurs, urbanistes et journalistes.
L’architecte Francis Nordemann est chargé de mener à bien cette mission. Fort, de son expérience au sein de l’agence Monce Nordemann, spécialisée en projets urbains, il devra coordonner les travaux ainsi que des thématiques s’articulant autour de l’amélioration du cadre de vie, la ville de demain, la transition énergétique, le logement et la création. Afin d’avoir une juste vision de la réalité territoriale, des élus locaux et des parlementaires participeront aux débats. L’ensemble des travaux devant aussi refléter l’image de la France à l’étranger, tant sur le plan culturel qu’économique.
L’architecture, pierre angulaire d’un urbanisme d’avenir
Le fil rouge qui devra guider les acteurs du projet réside dans la volonté de mettre en place des leviers puissants afin d’affirmer et de renforcer l’importance majeure de l’architecture au cœur d’une société en pleine mutation et faire qu’en France et à l’étranger s’inscrive la notion de ville durable à travers un urbanisme d’avenir. Fabriquer la ville de demain est aussi la marque d’un savoir-faire qui s’exporte ; consciente de l’enjeu économique, la ministre Fleur Pellerin souhaite donner aux architectes de France les moyens nécessaires d’imposer leur expertise. Un souhait que réclament nombre d’entre eux.
La stratégie nationale pour l’architecture est avant tout un outil d’analyse devant permettre à l’ensemble de la profession d’apprivoiser les exigences d’un urbanisme confronté à de nouvelles règles que sont les changements climatiques, la transition énergétique, la connectivité pour un nouveau paysage urbain soucieux d’un cadre de vie adapté.
Une architecture d’anticipation
A l’horizon 2050, 85 % de la population mondiale sera concentrée dans les villes. Tous le disent : « le XXIe siècle sera urbain ». Condamnées à devenir intelligentes, les villes de demain devront être mieux connectées, plus sobres et moins énergivores.
L’architecte doit ainsi prendre en considération et anticiper les réalités de demain. Celles-ci naturellement dessineront un nouveau visage pour nos villes. La ville de demain sera végétalisée à l’image du projet Bosco à Milan, l’énergie naturelle sera privilégiée, l’habitat autosuffisant développé, de nouveaux matériaux pour de nouvelles constructions seront exploités. L’architecte et le maître d’œuvre auront pour tâche de bâtir et de repenser un nouvel urbanisme. Il s’agit bien là d’une nouvelle stratégie qui naît aujourd’hui pour redonner à l’architecture son rôle citoyen, garant d’un nouveau « savoir-vivre ».
Une profession témoin de l’histoire
Depuis le mois d’octobre, Fleur Pellerin ne cesse d’affirmer « l’importance de l’architecture dans les enjeux auxquels nous sommes aujourd’hui confrontés ». La ministre estime par ailleurs que « l’amélioration du cadre de vie, la ville de demain […] sont autant de thèmes dans lesquels la profession a un rôle important à jouer ». Comme nombre de professionnels, les architectes, pour tenir leur rôle d’acteurs social, auront la lourde responsabilité d’accompagner le citoyen à travers son habitat. Les témoins de l’histoire ont à bâtir celle de demain.