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Fera-t-il bon vivre en ville en 2050 ?

« Paris face au changement climatique » : c’est le titre d’un essai de Franck Lirzin qui vient de paraître en juin dernier. L’auteur, un ancien dirigeant du groupe immobilier Gecina, s’interroge sur le devenir de Paris. De son côté le journal Le Monde organise un débat intitulé : « La ville de 2050 sera-t-elle vivable ? ».

Ce débat se tiendra le 16 septembre 2022 à l’Auditorium du Monde et réunira des urbanistes, des architectes et des politiques, autour de différentes questions liées à la vie urbaine à l’heure du réchauffement climatique. Pourra-t-on encore vivre à Paris en 2050, en 2100. Faudra-t-il fuir, et pour aller où ?

De fait, depuis plusieurs années, la population parisienne commence à diminuer, de même que les prix de l’immobilier, deux signes qui montrent que la capitale attire moins qu’avant.

Certes l’heure est venue d’adapter les métropoles à cette nouvelle donne. Reste à savoir comment. Urbanistes et politiques sont en effet tenus par des contraintes souvent contradictoires. On doit donner plus de place aux espaces verts tout en créant plus de logements, on doit moderniser la ville tout en respectant le patrimoine. Qui plus est on doit faire beaucoup… avec des budgets restreints.

3,2 °C de plus prévus d’ici la fin du siècle

Selon le dernier rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’Evolution du climat), la planète s’est réchauffée en moyenne de 1,1 °C depuis la fin du 19ème siècle, et les projections pour la fin du 21ème siècle seraient de 3,2 °C. De plus, l’alternance de fortes sécheresses et de fortes précipitations devrait devenir la norme.

La ville reste un enjeu majeur puisqu’on attend 70 % de citadins en 2050. La lutte contre le réchauffement climatique devra donc en tenir compte. Selon les spécialistes, la ville de demain devra être « compacte », verte, et piétonne. Il faudra décarboner les villes existantes, et construire les nouvelles différemment. Selon le GIEC « la concentration des gens et des activités est une opportunité pour améliorer l’efficacité des ressources et décarboner à grande échelle. » En effet, la densité de population permet le partage des infrastructures et des services.

C’est pourquoi la ville de demain, la ville bas-carbone, sera d’abord « compacte », c’est-à-dire plutôt construite en hauteur. Cela permettra de limiter les trajets entre domicile, travail et services. Ce sera une grande ville organisée autour de petites communautés. « Quatre pâtés de maison, avec seulement des petites rues, un marché ou un parc au milieu, et tous les services, alimentation, médecin, coiffeur… », explique Diana Reckien, de l’université néerlandaise de Twente à l’AFP. 

De l’eau et des végétaux pour la fraîcheur

Il faudra prévoir un système de transport efficace et abordable, pour limiter au maximum les voitures. Le vert et le bleu y tiendront une place primordiale : forêts urbaines, arbres, toitures et façades végétalisées, surfaces perméables, points d’eau. Ces infrastructures de végétal et d’eau ont la double vertu d’absorber du carbone et de rafraîchir les températures des villes.

Dans son essai, Franck Lirzin préconise différentes solutions de rafraîchissement écologiques : pompes à chaleur réversibles, pouvant produire du froid ou du chaud à partir de l’énergie de l’air, de l’eau ou du sol. Il évoque également le puits canadien, ou le geocooling qui utilise la fraîcheur du sol profond.  

L’auteur insiste aussi sur le respect des principes de l’architecture bioclimatique. Celle-ci utilise des matériaux naturels à forte inertie thermique, la double orientation pour créer des courants traversants, la végétalisation des toits et des murs pour ombrer les façades, et enfin des brise-soleil et volets. Selon Franck Lirzin, « rafraîchir Paris de façon écologique est tout à fait possible avec les technologies actuelles »

De nombreuses villes de par le monde ont déjà pris des mesures allant dans ce sens. Réchauffement climatique ou pas, ramener plus de nature en ville, et diminuer les sources de pollution ne pourront que rendre la ville plus agréable à vivre.

sources des photos : sud-ouest.fr