Detroit

Des villes vous paient pour vous inciter à s’y installer

Imaginez qu’une ville, n’importe laquelle autour du monde, vous paie pour vous inciter à vous y installer. Seriez-vous prêts à y aller ? Si oui, lisez les lignes suivantes, on vous donne quelques pistes car ce genre d’endroit existe vraiment!

Cela peut paraître surprenant mais il y a des municipalités prêtes à tout pour ne pas que leur communauté s’éteigne à petit feu. Car les raisons qui poussent à effectuer ce genre d’offres sont très souvent d’ordre démographique : face au vieillissement des populations, notamment dans des zones rurales, il est difficile de retenir des jeunes irrémédiablement attirés par les grandes villes.

Des raisons démographiques

C’est le cas de Candela, village médiéval situé dans les Pouilles et baptisé « le petit Naples » pour son ébullition pendant les années 1960 lorsque les touristes dynamisaient le village. Aujourd’hui, on voit des rues désertées et on assiste à plus d’enterrements que de mariages.

Nicola Gatta, le maire a donc lancé un appel pour inciter de potentiels nouveaux arrivants : un coup de pouce de 2000 euros par famille, 1200 euros par couple et 800 euros pour une personne seule. Son homologue espagnol de Ponga, dans les Asturies, donne un peu plus : 3.000 euros pour chaque jeune couple qui s’installe dans ce village lui aussi doté d’une belle architecture médiévale.

Dans le même style, on trouve Niagara, aux Etats-Unis. Bien que réputée pour ses fameuses chutes d’eau qui attirent des flots de visiteurs internationaux chaque jour de l’année, la ville subit de plein fouet son manque de dynamisme en dehors du tourisme… Au point qu’elle propose désormais de rembourser les frais de scolarité et de donner 7000 dollars supplémentaires à toute famille acceptant de s’installer pour une durée de deux ans minimum dans certains quartiers en proie à l’abandon.

Des raisons climatiques et géographiques

Les zones dites inhospitalières ou isolées en raison des difficultés d’accès ou de climats rugueux sont également force de proposition. L’Alaska, par exemple, offre à ses habitants une compensation grâce aux revenus que tire l’Etat de ses gisements de pétrole et de son exploitation minière. En 2015, toute personne possédant un casier judiciaire vierge, vivant depuis plus d’un an sur place et ne s’étant pas absenté plus de 190 jours dans l’année a pu toucher une prime de 2072 dollars…

Les pays insulaires entrent également dans cette logique : si certaines îles incitent plus les placements d’argent que la résidence via des conditions fiscales avantageuses (Iles Caïmans, île de Man, Saint-Martin…), d’autres proposent des primes d’installation comme à Hawaï. Un chèque de 10.000 dollars pour aide à l’installation peut être remis à condition de résider dans la baie de San Francisco et d’avoir lancé sa start-up.

Des raisons économiques

Car l’autre argument majeur avancé pour attirer de nouveaux habitants est le besoin de doper l’économie locale en offrant des conditions très avantageuses à ceux qui sont désireux d’entreprendre. Si un jeune patron de start-up réussit son décollage, cela pourra surement offrir des emplois sur place et attirer d’autres futurs talents.

Ainsi, quatre ans après sa mise en faillite, Detroit, autrefois moteur industriel des Etats-Unis, propose maintenant 2.500 dollars à chaque nouveau travailleur… Une offre qui ne concerne cependant que quelques secteurs d’activité précis ciblés par la municipalité.

Tulsa, capitale de l’Oklahoma, va plus loin en attirant seulement les travailleurs free-lance. Il faut avoir plus de 18 ans, un emploi à distance à temps plein ou être indépendant et posséder un permis de travail américain. En contrepartie, le programme Tulsa Remote s’engage à verser une aide de 10.000 dollars pour le déménagement, une allocation mensuelle de 300 dollars pour le loyer et une mise à disposition de bureaux dans un espace de co-working. On peut y voir là une façon assez originale de trier sur le volet ses futurs habitants.

A plus grande échelle : le Chili, un pays ultra-libéral qui pense numérique pour l’avenir. Depuis quelques années, il sélectionne 230 start-up par an dans un programme qui donne des coups de pouce avec des dotations financières. Avec la cordillère des Andes, la Patagonie, la côte pacifique et les déserts de sel, le Chili pourrait vous attirer.

Alors si vous voulez monter une start-up, peu de budget et voir du pays, rappelez-vous que quelque part en Alaska, dans les Pouilles ou dans les Asturies, un maire de village vous attend avec les bras ouverts… et un chèque !