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Copenhague se rêve vierge de carbone

Culture du vélo, transports verts, énergie éolienne, chauffage urbain innovant… Copenhague est à la pointe des projets de « ville verte intelligente » et s’est fixé comme objectif ambitieux de devenir neutre en carbone d’ici 2025. La ville a déjà réussi à réduire de 38 % ses émissions depuis 2005.

Le réveil « écologique » de Copenhague date de la crise pétrolière de 1973. A l’époque, la ville est plutôt pauvre et très dépendante du pétrole. Contraints par les prix élevés des carburants, les habitants troquent leurs voitures contre leurs vélos et réclament des espaces dédiés à la circulation des deux roues dans la capitale. C’est ainsi que les premières pistes cyclables sont construites. La ville prend progressivement conscience de sa dépendance aux énergies fossiles et décide d’investir dans les énergies renouvelables.

Volontarisme politique et engagement citoyen

Copenhague transforme ses centrales électriques en centrales de cogénération qui alimentent en eau chaude son réseau de chauffage urbain. Les habitants sont encouragés par des incitations fiscales à abandonner leurs chaudières à fioul pour s’y connecter. En 2009, le premier plan climat est adopté à l’unanimité par le conseil municipal et une liste de 60 projets est établie : conversion des centrales de cogénération, construction d’éoliennes, extension du métro… Aujourd’hui la municipalité vise un bilan carbone neutre à l’horizon de 2025 et s’attaque à ses principales sources d’émissions qui sont l’électricité (48 %), le chauffage (24 %) et les transports (24 %).

Pour cela, la ville continue à investir dans les énergies renouvelables telles que l’éolien qui assure aujourd’hui plus de 40 % de ses besoins et prévoit l’installation de 100 nouvelles turbines éoliennes dans les dix prochaines années. L’accent est également porté sur les économies d’énergie et l’efficacité énergétique. Les travaux de rénovation énergétique de bâtiments publics et d’immeubles d’habitation anciens se multiplient et de nouveaux écoquartiers se créent.

Géothermie profonde et extraction de l’énergie contenue dans les eaux usées

Le réseau municipal de chauffage constitue un pilier majeur de la politique municipale en faveur du climat. La ville s’emploie à le convertir de façon à produire chaleur et électricité uniquement à partir d’énergies renouvelables. Le charbon, le fuel et le gaz naturel sont progressivement remplacés par la biomasse provenant de forêts gérées de façon durable et de déchets incinérés. La municipalité a également prévu d’investir dans la géothermie profonde afin de récupérer la chaleur des nappes aquifères. Enfin, Copenhague prévoit d’extraire, à l’aide de pompes à chaleur, l’énergie contenue dans les eaux usées des personnes privées et des sites industriels afin de la réutiliser.

Côté transports, la capitale danoise continue de miser sur le vélo. Aujourd’hui, près de 40 % de ses habitants l’utilisent tous les jours, pour leurs déplacements personnels ou professionnels. La ville compte aujourd’hui 350 kilomètres de pistes cyclables et met tout en œuvre pour privilégier les cyclistes par rapport aux automobilistes. La municipalité a décidé que 75 % des déplacements se feront, en 2025, à pied, à vélo ou en transports en commun. Pour cela de nouvelles lignes et stations de métros sont ouvertes, les voies réservées aux bus se multiplient, les bus sont remplacés par des véhicules fonctionnant aux énergies propres (électricité, hydrogène ou biocarburants). Enfin, le Danemark a annoncé en octobre dernier l’interdiction des ventes de voitures fonctionnant à l’essence et au diesel à l’horizon 2030, se posant en exemple pour l’Europe.

Même si la capitale danoise atteint son objectif de 2025, l’impact sur le niveau mondial des émissions de carbone sera négligeable. Toutefois, la ville se positionne à l’avant-garde de la transition écologique et de la lutte contre le réchauffement climatique dont toutes les grandes villes pourraient s’inspirer.