C’est en juin 2014 que Sylvia Pinel, ministre du Logement et de l’Egalité des territoires, a initié le dispositif expérimental pour la revitalisation des centre-bourgs autour de deux axes : déclin démographique des communes rurales et périurbanisation. L’Etat a souhaité apporter une réponse stratégique accompagnée d’une enveloppe budgétaire de 240 millions d’euros étalée sur six ans.

Plus de trois-quarts des Français vivent en ville. Sur les 48 millions de citadins, 11 millions habitent dans l’agglomération parisienne. Les analyses démographiques démontrent que ce phénomène n’est pas prêt de s’arrêter. Entre 1999 et 2007, la population urbaine a augmenté de 3,7 millions d’habitants tandis que celle vivant en milieu rural a diminué de 400 000. L’espace urbain a absorbé, dans cette même période, 1 400 communes rurales. Pour autant et dans un souci d’égalité, le gouvernement a souhaité accompagner le développement des zones rurales.

Des centre-bourgs dynamiques, un développement économique local soutenu, des logements de qualité, une cohésion sociale renforcée ainsi que des services de proximité, le soutien à une transition écologique, autant d’axes retenus afin de donner aux communes lauréates des atouts attractifs.

Exemple de La Réole (Girond)

Située à 60 kilomètres de Bordeaux, cette commune de 4 250 habitants, située dans l’Entre-Deux-Mers, a présenté un dossier initié dès 2010 nommé « La Réole 2020 ». Cette ville millénaire récolte les fruits d’un travail de terrain où l’humain demeure le véritable objectif. Récemment, cette ville bâtie autour de la Garonne a obtenu le label Ville d’art et d’histoire.

Pourtant La Réole a connu des périodes difficiles où logements insalubres et fermeture de commerces donnaient à la ville une réputation qui contrastait avec un patrimoine riche, à l’image du plus ancien hôtel de ville bâti par Richard cœur de Lion.

Conscient du travail à réaliser, le nouveau maire Bruno Marty, souhaite, dans un premier temps, lancer un appel à candidature pour désigner un aménageur foncier. Ensuite trouver les moyens pour dynamiser l’économie locale, l’installation de nouveaux commerçants et artisans. Parmi les nombreux projets, celui de transformer l’ancienne gendarmerie en hôtel (La Réole ne comptant pas d’offres hôtelières) et développer ainsi le tourisme. Tout comme la création d’une médiathèque dans l’abbaye. Pour y parvenir, et rien que pour l’année 2015, la ville sera dotée d’une enveloppe de près d’1 million d’euros en crédits d’investissements, enveloppe reconduite jusqu’en 2020.

Effet papillon

A l’image de La Réole, le paysage rural se transforme afin d’accueillir dans de bonnes conditions de nouveaux habitants en quête d’authenticité. Ainsi, depuis l’obtention du label ville d’art et d’histoire et maintenant cette sélection, la ville se voit convoitée par de nouveaux investisseurs. Signe que l’initiative gouvernementale produit déjà des signes encourageants.