Après quasiment 15 ans d’existence, le cabinet Bjarke Ingels Group est devenu une référence en matière d’architecture novatrice, eco-responsable et même… utopiste !

Une vision futuriste

Bien que le groupe BIG soit aujourd’hui dirigé par une douzaine de personnes, les prérogatives du cabinet sont incontestablement liées à la personnalité de son fondateur, Bjarke Ingels. Que ce soit lors d’un TedTalk, ou la présentation d’un design audacieux, l’architecte clame haut et fort son engagement pour l’expérimentation et la modernité.

En ce sens, son cabinet est principalement connu pour sa Lego House, finalisé en 2017. Le bâtiment de 12.000 mètres carrés est à la fois un musée, un café-restaurant et une aire de jeux interactifs. Le but de cette création qui, à l’œil nu, paraît n’être qu’un empilement de blocs interchangeables (dans le plus pur esprit Lego) n’était pas de promouvoir le géant du jouet mais bien d’aménager un lieu original, unique et inoubliable. Une expérience architecturale qui sort de l’ordinaire, tout simplement.

Dans un autre genre, BIG s’est engagé pour un avenir moins ludique et bien plus sombre. Leur projet de plateformes hexagonales interconnectées a été encensé par l’ONU, dans l’hypothétique nécessité d’une ville flottante qui permettrait de survivre à l’élévation des mers et autres tsunamis. 

Des accomplissements reconnus

Outre ces projets, le Bjarke Ingels Group a déjà imposé sa vision à l’échelle mondiale avec de nombreux projets d’envergure. On pensera notamment au VIA 57 West à New York. Le gratte-ciel à forme pyramidale de 142 mètres de hauteur s’est vu attribué en 2016 l’Emporis Skyscrapper Award, soit la distinction récompensant le gratte-ciel le plus remarquable de l’année.

Autre fait d’armes, BIG a obtenu le contrat de la nouvelle tour du Two World Trade Center, toujours à New York. Le simple fait de décrocher un chantier d’une telle envergure fait naturellement saliver d’envie les plus grands cabinets d’architecte du monde, qui espéraient tous remplacer l’une des deux tours jumelles tombées durant l’attentat du 11 septembre 2001. Si la construction n’est pas encore achevée, la confiance attribuée au groupe constitue bien un nouveau témoignage de l’influence du Bjarke Ingels Group à travers le monde!

Et en France également ! Ainsi à Bordeaux, le groupe a imaginé et construit La Méca, la maison de l’économie créative et culturelle en Nouvelle-Aquitaine. Située sur le quai de Paludate, abritant plusieurs agences culturelles régionales et inauguré le 28 juin 2019, le bâtiment est la création la plus récente de BIG et une preuve d’une créativité qui se joue des frontières et rassemble.

Le fondateur

Cette volonté d’universalité se traduit par la diversité de ses projets, mais aussi par l’identité même de son fondateur, Bjarke Ingels. À 45 ans, ce dernier est largement considéré comme l’un des architectes les plus influents de notre époque. Désirant originellement devenir créateur de bande-dessinée, le natif de Copenhague rejoint une école d’architecture avant tout pour s’améliorer en dessin.

La magie de la passion opère bien vite et Bjarke continue ses études à la Technica Superior de Arquitectura à Barcelone. Il s’envole ensuite pour Rotterdam et participe à la fondation de PLOT Architects en 2001. Il lancera ensuite son propre groupe en 2005. Avec des bureaux aussi bien dans sa Copenhague natal, mais aussi à New York, BIG s’est développé remarquablement vite, jusqu’à devenir une référence mondiale incontournable.

La «durabilité hédoniste»

En 2009, Bjarke Ingels publie son manifeste Yes Is More sous la forme… d’une bande-dessinée. Dans cette œuvre, le Danois détaille sa vision de l’architecture contemporaine qu’il décrit comme «durabilité hédoniste». En clair, il s’agit pour Ingels d’intégrer à ses projets des éléments en accord avec le développement durable, tout en améliorant le niveau de vie des occupants de l’édifice concerné. Et si possible de la manière la plus ludique possible. En complément de cette vision intellectuelle et artistique, Bjarke Ingels a souvent démontré ses talents de présentation, de persuasion et d’autopromotion. Que cela lui ait valu l’admiration ou la colère au sein de sa profession, il a déjà clairement posé sa marque sur l’architecture du 21^e siècle. Et il ne fait aucun doute qu’il continue de voir vers l’avenir, et de voir BIG.