Le chantier du futur Arboretum, qui est en train de prendre forme à Nanterre, est impressionnant. « C’est le plus grand campus en bois massif d’Europe », soulignent Guillaume Poitrinal et Philippe Zivkovic, les fondateurs du promoteur WO2 et les porteurs de ce projet à plus de 650 millions d’euros. Arboretum est développé pour le compte d’Icawood, un fonds lancé par la société de gestion de fonds d’investissement immobilier Icamap. 

Le complexe Arboretum, conçu pour favoriser la santé et le bien-être de ses usagers, mettra à disposition 125.000 m2 de bureaux, situés à proximité des tours de la Défense. Il se compose de cinq bâtiments neufs et de deux bâtiments rénovés. Ce qui en fait la spécificité, c’est notamment que ces ensembles de bureaux s’intégreront dans un parc privé de 9 hectares, planté de 1000 arbres. Le site comptera également des vergers, des potagers, ainsi que des commerces.

Celui-ci disposera d’une voie aménagée pour les mobilités douces de la Défense jusqu’à la Seine dans le prolongement des Terrasses, avec accès direct au parc pour les habitants du quartier République. « Exemplaire sur le plan environnemental, inscrit dans le tissu économique et social de la ville […], ce campus participe à notre projet de développement d’une ville mixte, solidaire, et engagée pour l’environnement », considère Raphaël Adam, maire adjoint de Nanterre chargé de l’urbanisme. 

Décarboner le secteur du bâtiment

L’Arboretum prend place sur l’ancien site industriel des Papeteries de la Seine, qui ont fermé en 2011. Il s’inscrit dans l’opération d’intérêt national (OIN) Seine-Arche. « Ce projet répond aux objectifs environnementaux fixés par l’Etat et participe au développement de la filière bois et à la nécessité de décarboner le secteur du bâtiment », souligne Sophie Guiroy, secrétaire générale adjointe de la préfecture des Hauts-de-Seine.

Imaginé par les cabinets d’architecte Leclercq Associés, Dream et Nicolas Laisné, ainsi que par l’agence Base pour le paysage, Arboretum intègre deux bâtiments d’origine. Restructurés et restaurés par l’agence Hubert & Roy Architectes, ces bâtiments patrimoniaux accueilleront des services : auditorium, salle de sport, restaurants. 

Les bâtiments ont été conçus avec une hauteur sous plafond de 3,10 m. Ils sont équipés sur chaque étage de larges terrasses, elles-mêmes reliées entre elles par des escaliers qui permettent d’accéder au parc directement depuis chaque plateau. L’ensemble des bureaux est très lumineux. En effet, tout a été pensé pour favoriser le rapport entre les occupants des lieux et la nature environnante, ceci dans un souci de bien-être au travail. 

Une empreinte carbone 47 % inférieure

Ce projet fait la part belle au bois (33.000 m³). Le bois utilisé est du CLT (Cross Laminated Timber), ou « bois lamellé croisé », un matériau bio-sourcé et renouvelable. Le bois offre une meilleure isolation thermique, tout en régulant naturellement l’humidité de l’air. Par ailleurs, les complexes acoustiques mis au point par WO2 garantissent une isolation phonique remarquable. « On a imaginé ce projet comme une relation très forte à la nature, c’est-à-dire comme une sorte d’alternative aux différents modes de travail que l’on connaît jusqu’alors. », indique François Leclerq, architecte – urbaniste.

Selon les concepteurs du projet, le campus devrait afficher une consommation d’énergie divisée par 3,5 par rapport à celle d’une tour de bureaux classique. Ceci est rendu possible grâce à la mise en place de dix puits de géothermie. Ainsi l’empreinte carbone des bâtiments devrait être 47 % inférieure à celle des bâtiments classiques.

Le campus Arboretum pourra accueillir de cinq à quinze entreprises. Même si aucun nom n’a encore été annoncé, il semble que le projet séduise. « Les marques d’intérêt se font jour, notamment de la part de groupes du CAC 40 dont la volonté est à la fois de se distinguer en matière d’empreinte carbone et de voir leurs collaborateurs revenir au bureau », exprime Guillaume Poitrinal.

Photos : defense-92.fr et baseland.fr