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Airbnb va-t-il être interdit ?

Le 21 mai dernier, un New-yorkais ayant loué son appartement via la plateforme de location Airbnb, a été condamné à verser une amende de 2 400 dollars, la justice new-yorkaise lui reprochant de ne pas respecter la loi hôtelière de la ville. Cette affaire remet en question la légalité et donc l’existence de ce site qui permet à des particuliers de louer leur habitation à des voyageurs de passage.

Le site de location Airbnb, une start-up à succès

Airbnb est une plateforme communautaire de location qui met en relation des personnes qui souhaitent louer leur bien immobilier et des voyageurs à la recherche de logements. Elle permet aux premiers d’en tirer une contrepartie financière et aux seconds de vivre une expérience originale –il est possible de louer un appartement, une maison, un château…- tout en réalisant quelques économies.

Répondre au manque de chambres d’hôtel dans certaines villes du monde et offrir un moyen alternatif de se loger en voyageant. Voici ce qui a motivé les co-fondateurs d’Airbnb, dont l’idée est née d’une expérience personnelle.

Le succès du concept a été rapide et le groupe a rapidement ouvert de nouveaux bureaux dans de nombreuses villes, profitant également de financements à coup de centaine de millions de dollars, permettant à cette start-up de se développer et devenir importante sur le pan mondial.

Désormais, Airbnb couvre plus de 300 000 annonces en plus de 33 000 villes et 192 pays. Depuis sa création en novembre 2008, plus de 12 millions de nuits été réservées via le site.

Le site de location serait-il illégal ?

Dernièrement, un litige est venu entacher la réputation d’Airbnb, car louer librement une chambre disponible ou son logement en « Bed & Breakfast » pour en tirer un bénéfice n’est pas si simple. Selon la justice new-yorkaise, dans certains cas, c’est même aller à l’encontre de la loi.

Nigel Warren en a fait les frais et s’est vu infligé une amende de 2 400$. Le résident de cette ville a sous-loué son appartement à une touriste russe pour 300$ et une durée de 3 jours. Or, la loi hôtelière de New York stipule qu’un particulier ne peut louer son appartement contre de l’argent sur une période inférieure à 29 jours sans y être présent ou sans avoir l’accréditation nécessaire.

Airbnb a décidé de défendre son client. L’avocat dépêché par la plateforme de location estime que cette décision de justice « va à l’encontre de l’intention initiale de la loi de New York ». Pour lui, il s’agirait de clarifier cette loi pour ne pas faire l’amalgame entre les hôtels illégaux et des particuliers qui louent occasionnellement leur logement pour « joindre les deux bouts ».

Le juge new-yorkais en charge de l’affaire a lui estimé que louer temporairement un bien immobilier concurrence de manière déloyale les hôtels.

Airbnb n’est pas en danger

Toutefois, certaines analyses qui ont suivi ces décisions de justice ont eu pour effet de rassurer quant au sort de la société californienne, et ce à juste titre.

airbnb-infographieD’abord, certains spécialistes du droit souhaitent écarter toute inquiétude, arguant que ce genre d’affaire n’éclate que si un autre délit a été commis au préalable. Il faut préciser que chez Nigel Warren, la police était initialement intervenue pour tapage.

De plus, selon Les Echos, des juristes ont évoqué le fait que le site communautaire Airbnb pourrait bénéficier d’un réajustement de son statut. La société deviendrait ainsi une « exception à la loi » et serait ainsi tolérée.

C’est sans compter l’influence du lobby hôtelier et le fait que désormais, de nombreuses villes s’intéressent de près au « cas Airbnb ».

Airbnb semble disposer d’un atout non négligeable : l’aspect communautaire du concept, sa dimension sociale. Mais victime de son succès, le groupe semble aussi avoir ses détracteurs, car bien que la condamnation de Warren ne le mette pas réellement en danger, elle laisse planer le doute. L’affaire n’est pas close, car le lobby hôtelier se sent clairement concurrencé, mais le site semble avoir encore de beaux jours devant lui.