Airbnb, un modèle qui plaît
Tout a commencé il ya sept ans, lorsqu’ils ont hébergé chez eux leurs premiers voyageurs de passage sur un matelas gonflable, d’où est issu le nom « Airbnb », abréviation de « Air Bed and Breakfast. » Brian Chesky, Joe Gebbia et Nathan Blecharczyk sont aujourd’hui à la tête d’une des principales plates-formes de location saisonnière entre particuliers dans le monde entier.
Non coté en Bourse, Airbnb, le site américain dont le siège est situé à San Francisco, ne communique pas son chiffre d’affaires. Le 21 mars, Wall Street Journal a néanmoins fait état d’une levée de fonds prochaine pour un montant allant de 400 à 500 millions de dollars (291 à 364 millions d’euros). Non confirmée, cette levée valoriserait le site à 10 milliards de dollars, dépassant ainsi des pépites de l’Internet comme Spotify, Dropbox ou Pinterest. Airbnb vaudrait désormais plus d’argent qu’une grande chaîne d’hôtels comme Hyatt.
Avec 700 employés répartis dans treize bureaux aux quatre coins du monde, Airbnb explique avoir concentré son développement sur la plate-forme informatique elle-même, clé de voûte du système. Les développeurs et ingénieurs vivent sur la côte ouest américaine, et les données du site de location entre particuliers sont hébergées sur un cloud, en l’occurrence sur des serveurs qui sont la propriété d’Amazon.
Des garanties indispensables
Les hôtes ont la liberté de fixer le prix auquel ils souhaitent proposer leur logement, même reçoivent de l’aide pour le faire. Des commissions sont prélevées de chaque côté : l’hébergeur, d’abord, paye 3 % du prix de la nuitée, et le locataire, qui de son côté paye un peu plus (entre 6 % et 12 %).
Le point fort de la plate-forme Airbnb est de proposer un paiement intégré. A cause du cours fluctuant des devises, c’est un véritable « casse-tête technique » pour les équipes techniques, selon le chef du bureau parisien Olivier Grémillon, « mais c’est un vrai plus pour l’utilisateur ».
Par sécurité, et afin d’éviter les fraudes, Airbnb ne transfère le paiement à l’hébergeur que vingt-quatre heures après le début de la période de location. Le site a aussi mis en place une « garantie hôte » pour parer aux incidents, ce qui couvre d’éventuelles dégradations.
La plate-forme américaine dispose ainsi d’une certaine liberté d’utilisation, tout en proposant aux utilisateurs des garde-fous pour se prémunir en cas de problème. L’idée a séduit, et à l’été 2012 Airbnb a franchi à la barre des 10 millions de nuitées réservées. Plus de 6 millions d’« hôtes » sont déjà inscrits sur le site, qui vient de lancer sa première campagne de pub dans le métro parisien.
Objectif : développer le marché asiatique
Airbnb consacre beaucoup d’efforts à développer ses fonctionnalités sur l’application mobile. Celle-ci existe en version Android ou iOS, sur iPhone mais également sur iPad. La dernière version permet par exemple aux hôtes de connecter leur compte Airbnb à leur calendrier pour voir s’afficher les réservations.
Avec pour objectif de diversifier son activité, Airbnb mise aussi sur de nouveaux services : le site teste actuellement dans plusieurs villes un service de conciergerie, qui peut inclure le transport à l’aéroport, la remise de clés, ou le ménage de l’appartement.
Un autre axe de développement primordial pour Airbnb : l’Asie. Du fait de l’explosion des classes moyennes, le nombre de touristes y est considérable, pourtant l’hébergement entre particuliers n’y est pratiquement pas développé. Le site californien a donc naturellement ouvert des bureaux à Delhi et à Singapour.
Airbnb compte des utilisateurs dans 34 000 villes et 192 pays, mais en densités très différentes. A Paris, la première destination des utilisateurs en Europe, l’offre est presque saturée. L’Inde en revanche connaît une croissance forte, mais qui se heurte aux réticences culturelles.