La Arquitectura Del Metaverso Hasta Ahora 5

Le métavers est-il un bon terrain d’expérimentation pour les architectes ?

Maquette virtuelle en 3D, BIM… Et voilà que débarque maintenant le métavers ! Un nouvel environnement virtuel qui inspire déjà les innovations architecturales les plus folles.

Les économies et industries du monde entier continuent d’évoluer vers la numérisation, une transformation progressive et constante à l’image de notre société mais bien accélérée par la pandémie du Covid-19. L’architecture ne semble pas faire exception et le développement du métavers n’y est sans doute pas étranger.

Une culture technologique bien ancrée 

Pour résumer rapidement, le métavers (ou metaverse) est la combinaison de plusieurs technologies connues : réalité virtuelle, réalité augmentée, espace 3D, jeux vidéo, etc., qui doit à terme succéder à Internet. Un monde virtuel et persistant, navigable et interactif. Si cela vous paraît un peu vague, c’est normal ! La technologie n’étant pas encore au point ou applicable, il est encore difficile d’en définir précisément les contours.

Toutefois, on en sait davantage sur le monde de l’architecture et son histoire. Et ce que l’on remarque, c’est que dès l’émergence des premiers environnements virtuels dans les années 90, les architectes ont grandement participé à leur développement. En effet, et même si les néophytes ont tendance à l’oublier, l’attention des architectes est le plus souvent fixée sur un espace mental. Plans, maquettes, modélisation 3D… Autant d’outils de projection de l’imagination d’un architecte censés illustrer sa vision tout en la superposant aux contraintes du monde physique. 

Ainsi, les architectes ont par exemple été les premiers à concevoir des environnements numériques en trois dimensions. Cela leur permettait non seulement d’ancrer leur vision de manière plus durable, mais surtout de pouvoir la diffuser, l’échanger, ou la modifier plus rapidement au plus grand nombre. Une philosophie qui fait évidemment écho à l’Internet d’aujourd’hui, et au métavers tel qu’envisagé. En somme, les promesses du metaverse sont assez similaires à celles d’Internet, et des modélisations 3D que connaissent déjà les architectes mais décuplées. 

La véritable plus-value du metaverse pour les architectes

Tel un jeu vidéo, le métavers devrait se libérer de certaines lois du monde réel. Le temps, le budget, l’espace disponible, les principes de sécurité, la main d’œuvre, les besoins en énergie… Autant d’obligations qui s’envolent ! Même des principes fondateurs tels que la gravité peuvent être suspendus ou ignorés. Forcément, pour les plus imaginatifs, le métavers deviendrait ainsi un terrain de jeux et d’expérimentation virtuellement (c’est le cas de le dire) inépuisable ! 

Avec une telle carte blanche, les architectes les plus aventureux pourraient donc donner libre cours à leur imagination, tout en la diffusant directement et en 3D aux autres explorateurs du métavers. Pensez aux Sims, mais comme si le joueur pouvait directement « entrer » dans le jeu. Il n’est guère étonnant par conséquent que les partisans du métavers promettent déjà un nouvel élan architectural futuriste, voire une renaissance totale enfin « libérée » des contraintes de ce chacun appelle communément le monde réel. 

Le cabinet Zaha Hadid Architects par exemple, a déjà commencé les expérimentations. Toits flottants, tour structurée en double hélice, manoirs voguant sur l’océan… Les réalisations tout bonnement surnaturelles commencent à fleurir, et sont tellement déconnectées de la réalité de notre monde physique qu’il faudrait un auteur de science-fiction pour bien retranscrire sur le papier.

Sont-ils déjà partis trop loin ?

Et comme à chaque fois que de nouvelles frontières sont repoussées, qu’elles soient réelles ou imaginaires, certains appellent à la modération. Voire au rejet. Par exemple, beaucoup s’inquiètent déjà de ce nouvel Internet finalement très fermé, réservé à une élite économique. Ce n’est pourtant guère surprenant, les technologies de pointe étant toujours très coûteuses à leurs débuts avant de se démocratiser ou non. En revanche, le métavers semble néanmoins se distinguer par sa propension à s’auto-commercialiser très rapidement, et avec une économie qui lui est propre. Les crypto-monnaies et les NFTs, économies parallèles dont l’évolution ne semble pas non plus terminée, sont les principales monnaies du metaverse aujourd’hui, alors que leur régulation est encore loin d’être installée.

Enfin, des questions légitimes sont en effet soulevées par des architectes donc, mais aussi des technologues, futuristes ou même philosophes. Est-ce vraiment une bonne chose qu’un espace virtuel rivalise au point de peut-être supplanter le monde réel ? Certaines études ont déjà montré un potentiel d’addiction du métavers, semblable à celles que peuvent parfois provoquer les jeux vidéos, les réseaux sociaux ou les écrans en général. 

Dans ces cas de dépendance, de véritables troubles mentaux peuvent survenir jusqu’à la perte des repères à la physique du corps et des espaces ! Deux aspects fondamentaux à la perception même de la réalité.

Photos : blog.dormakaba.com et decor.design