Tout cuivre, tout flamme
Le cuivre est un matériau d’exception pour la construction de par ses qualités de longévité, de malléabilité, et d’esthétique. Les toitures et façades en cuivre ont la réputation de durer autant que le bâtiment qu’elles habillent. Il était d’ailleurs régulièrement utilisé dans le passé comme pour les toits de l’opéra Garnier à Paris, ou des bâtiments religieux. Aujourd’hui, le cuivre est de plus en plus prisé par les architectes, notamment pour la création de façades dynamiques, qui permettent d’optimiser les jeux de lumière, de gérer les variations thermiques au fil des journées, et d’améliorer la performance énergétique des bâtiments.
Preuve de cette nouvelle tendance, quatre des huit finalistes du prix de l’European Copper in Architecture Awards 2017, dédié au cuivre, présentaient un projet de façade dynamique. Le cuivre est donc associé de plus en plus à la création de façades à intégration environnementale.
Toute une gamme de couleurs
Les qualités du cuivre offrent une gamme très large de formes : parement lisse et brillant, en relief ou embossé, perforé, en écailles, en cassette ou en panneau. Il permet à l’architecte une grande créativité. Sur le plan esthétique, le cuivre, de par les différentes couleurs associées à son oxydation, offre de multiples possibilités esthétiques. Ces couleurs, qui vont du rouge orangé au vert amande, en passant par le brun, peuvent être obtenues par l’oxydation naturelle, ou par des techniques de traitement de surfaces qui permettent d’obtenir d’emblée la couleur d’oxydation choisie. En alliage, des teintes dorées ou gris sont aussi disponibles.
Sur le plan technique, il possède une bonne résistance thermique. Sa dilatation sous l’effet de la chaleur est de 20 % inférieure à celles du plomb ou du zinc, ce qui accroît sa longévité. En même temps, il se travaille facilement sans se déchirer, même à basse température. Il est malléable et donc facile à déformer et à façonner, ce qui confère une grande liberté au concepteur. Enfin sa patine naturelle le protège des attaques climatiques et il n’est pas nécessaire de le protéger.
Les réalisations architecturales en cuivre se multiplient donc à travers le monde. A Paris (XVIIe), le conservatoire Claude Debussy anime le quartier grâce à sa façade de cuivre perforée qui joue avec la lumière, de jour comme de nuit. Chaque volet est orné de perforations qui filtrent le soleil, dosant ainsi la lumière qui pénètre dans le bâtiment du patio jusqu’aux niveaux inférieurs. Conçu par le cabinet Basalt Architecture, ce conservatoire national municipal de musique, danse et art dramatique devient un pôle phare avec sa façade cuivrée qui attire le regard par le contraste qu’elle crée avec les façades des immeubles haussmanniens du quartier.
Un matériau 100 % recyclable
A Trondheim (Norvège), c’est un drôle de tambour qui flotte au-dessus de la place centrale, formant un auvent de cuivre et de lumière. Finaliste des 18e European Copper in Architecure Awards, ce tambour cylindrique est constitué de trois couches de cuivre. HUS arkitekter AS a conçu une couche interne réfléchissante, une couche centrale en cuivre naturel perforé, et une couche extérieure perforée et patinée à la main de façon aléatoire. La patine extérieure apparaît verte durant la journée. Le soir, le tambour s’illumine sous l’effet de la lumière qui provient des LED polychromes disposées à l’intérieur.
Dans la Maison Dumont, à Genève (Suisse), le cabinet Meyer Architecte a décliné le cuivre sous de multiples formes, du toit à la façade. Il a notamment conçu un ingénieux système de claires-voies faites de lames de cuivre qui sont utilisées pour masquer le vis-à-vis. Ces lames ont été pliées sur leur diagonale, et se modulent comme des stores, voilant la façade tout en laissant passer la lumière. Les habitants voient ainsi leur intimité préservée sans perdre en luminosité.
Si le cuivre séduit tant les architectes, c’est aussi qu’il s’inscrit aussi parfaitement dans les exigences environnementales contemporaines. Le cuivre s’impose naturellement par ses qualités de durabilité, et par le fait qu’il est 100 % recyclable sans altération ni perte de performance : le matériau écologique parfait.
En + : Le cuivre sublime les bâtiments insolites, sur archicree.com