Tokyo prépare les secondes Olympiades de son histoire
En septembre 2013, Tokyo a été désignée ville hôte pour les Jeux olympiques et paralympiques de 2020. C’est la deuxième fois que Tokyo organise le plus grand évènement sportif mondial, après les JO de 1964. La candidature du Japon s’est d’ailleurs appuyée sur le nombre et la qualité des infrastructures de la mégapole, dont le parc olympique datant des premiers Jeux de la ville. Bien que cela permette des investissements publics moindres, le pays compte bien développer de nouvelles structures urbaines et réorganiser sa vitrine, profitant également des Jeux olympiques pour multiplier les recettes économiques liées à une forte augmentation du nombre de touristes étrangers attendus d’ici 2020. L’immense capitale en constante mutation devrait donc une nouvelle fois changer de visage.
Un potentiel touristique à exploiter
Le Japon est un pays ultra-moderne aux traditions millénaires. Ce mélange des genres en a fait une culture très riche et unique au monde. Cependant le pays réputé assez fermé et cher n’a jamais vraiment exploité son potentiel touristique et, à vrai dire, cela n’a jamais été la priorité du pays. Mais les Jeux olympiques ont changé la donne, et les autorités japonaises veulent dorénavant multiplier le nombre de touristes étrangers en vue de l’événement. Cela afin de rattraper son retard dans le secteur et donner un petit coup de boost à son économie. Un premier objectif de 20 millions de visiteurs annuels a d’abord été annoncé, rapidement réévalué à 40 millions de touristes par an. Autre événement notable, la première mégapole mondiale accueillera également la Coupe du monde de rugby en 2019.
Au niveau de l’urbanisme, le Japon peut s’appuyer sur ses nombreuses infrastructures de qualité existantes, dont la zone du premier complexe olympique de 1964, baptisée « Patrimoine », jouant de la notion d’ « héritage ». Un nouveau parc en front de mer comprenant 20 sites olympiques devrait être construit, pour des jeux compactés autour de la capitale nippone.
De nouvelles structures et un stade qui fait débat
L’un des principaux éléments du futur parc olympique, le nouveau stade olympique, fut également le principal sujet de discorde. Situé en plein cœur de la capitale, le stade national a cristallisé les mécontentements. Initialement conçu par la regrettée célèbre architecte Irako-Britannique Zaha Hadid, le projet a suscité des tensions car jugé démesurément grand et coûteux. En effet, localisé tout près d’un des plus grands espaces verts de la ville abritant le sanctuaire Meiji, un des plus importants du pays, le projet «à l’échelle totalement disproportionnée » de plus de deux milliards d’euros a fait l’objet d’une pétition pour demander son annulation. Le mastodonte imaginé par Zaha Hadid ne verra donc pas le jour et fera place à un projet plus sobre, aux formes plus classiques et aux matériaux plus écologiques.
Le stade de 60 000 places imaginé par l’architecte japonais Kengo Kuma a été choisi le 22 décembre dernier pour son design, mariant des balcons de bois et de verdure, plus harmonieux et respectueux de son environnement. Coût du projet : un milliard d’euros, soit moitié moins que le projet initial.
La capitale nippone souhaite également redynamiser ses transports en construisant un immense terminal de bus souterrain au niveau de la gare de Tokyo, facilitant les accès depuis les aéroports et les autres villes. Le projet de treize nouveaux arrêts de bus connectés à une galerie marchande intègre une des « zones stratégiques spéciales » voulues par le gouvernement pour redynamiser l’économie. Les autres projets comprennent entre autres la construction de nouveaux gratte-ciels, tels que celui annoncé par la Mitsubishi Estate, un building de 390 mètres pour 66 étages censé représenter un des nouveaux symboles de la ville, dont la construction est prévue pour 2023.
« La ville japonaise est un théâtre »
L’archipel a donc entamé sa préparation en vue des JO de 2020. Mais malheureusement, comme souvent, un tel événement entraîne également la destruction d’anciens quartiers populaires ou traditionnels. Cependant, l’architecte japonais Toyo Ito a dit : « la ville européenne est un musée ; la ville japonaise est un théâtre ». Une allégorie qui démontre qu’au Japon, il est coutume de détruire pour rebâtir.