Il y a quelques semaines se sont ouvertes les inscriptions au concours du « mobilier pas urbain ». Il s’agit de la troisième édition de cet appel à projet pas comme les autres dont l’objectif est de mettre en lien les créateurs indépendants et les communes rurales françaises pour renouveler de manière originale et plus adaptée ce que l’on appelle couramment le mobilier urbain.

À l’origine de cet étonnant projet, il y a l’association Les Jardins de Cassandres, déjà connue pour sa foire à la bouture où, depuis plusieurs années, chacun vient échanger gratuitement graines, semences et bon conseils. Les membres de cette association ont ainsi transposé les valeurs d’échange et d’entraide de la foire à la bouture à un autre niveau, mais toujours en lien avec la nature et la campagne française.

Des alternatives aux mobiliers urbains que l’on connait

Pour les organisateurs il s’agit de proposer des alternatives au mobilier urbain que l’on connait. Aujourd’hui, histoire, tradition, environnement, modernité, mais aussi budget, sont des enjeux auxquels doivent faire face les petites communes rurales en matière de mobilier urbain. Et pour que «le mobilier public de nos bourgs et nos villages devienne un écho de leur histoire et de leur modernité», comme le dit Geneviève Naudin, présidente des Jardin de Cassandre, l’association a donc lancé en 2013 le concours du mobilier pas urbain.

Cet appel à projet est ouvert à tous les artisans, architectes, paysagistes, plasticiens, designers ainsi qu’aux étudiants en écoles d’arts ou d’architecture. À la clé, un chèque de 1000€ pour le vainqueur mais surtout la création d’un catalogue Internet « Du mobilier ʺpas urbainʺ pour nos villages » alimenté depuis 2013 après chaque concours. Tous les candidats ayant été présélectionnés par le jury font partis de catalogue qui est diffusé chaque année auprès des collectivités.

Créativité et originalité

Si créativité et originalité sont les maitres-mots du concours, l’aspect pratique est aussi largement pris en compte car c’est la raison d’être de ces objets. Ainsi, chaque année, un thème est choisi permettant d’étoffer le catalogue et offrir des alternatives intéressantes aux communes et communautés de communes rurales.

En 2013, pour la première édition, le thème était « les contenants végétaux ne sont pas des potiches », il s’agissait donc de créer des pots de fleurs d’un nouveau genre. En 2014, il était question de « bancs qui bougent ». Et attention car cette année « la barrière entre en résistance ». Comme l’explique le communiqué de presse du concours, « il s’agit d’interpréter la barrière publique à sa guise, de lui permettre d’entrer en résistance, tout en lui conservant son rôle social naturel »,

Il est vrai que le mobilier urbain, que ce soit les bancs, les pots de fleurs ou les abribus, sont rarement très accueillant. Ils sont en tous cas le plus souvent très impersonnels et même un peu austères. L’initiative des Jardins de Cassandre a donc un intérêt multiple puisqu’il permet à la fois aux créateurs de se faire connaitre, aux communes rurales de renouveler avantageusement leur mobilier urbain et aux usagers de profiter d’un cadre de vie plus agréable… Un cercle vertueux réjouissant qui espérons-le, en inspirera d’autres !