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Sofles, le graffeur sans limites

« Limitless » – sans limites -, c’est le titre de la dernière vidéo du grapheur Sofles. Postée le 22 novembre 2013, elle enflamme le monde du graph sur internet. En à peine 48 heures, elle a totalisé plus de 2 millions de « vu », au moment de sa parution.

La vidéo s’ouvre la vision de quatre garçons vêtus de combinaisons blanches, avachis sur un canapé blanc, dans un décor totalement blanc. Très lentement, ils se lèvent et la couleur gicle de part et d’autre de l’écran. Le show peut démarrer.

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Une démonstration de talent, d’énergie et d’humour

Le jeune artiste, regard clair et barbe de trois jours, invite, avec ses trois comparses, Fintan Magee, Treas et Quench, à une création en action. Courant d’un mur à l’autre, grimpant sur des échelles, bombe aérosol à la main, les quatre grapheurs font naître sous nos yeux des dizaines de graphs de styles variés et de tailles gigantesques. Le support est un immense bâtiment désaffecté dont les murs s’habillent de couleurs. La performance est rythmée par la musique de DJ Butcher.

Parfois, les grapheurs s’arrêtent comme des coureurs à bout de souffle, puis ils repartent de plus belle. Au final, c’est une démonstration époustouflante de talent et d’énergie, teintée d’humour.

Un génie du graffiti à plein temps

Sofles, originaire de Brisbane, a découvert le graffiti en 2000, dans une classe d’art. Quelques amis grapheurs l’avaient invité sur une mission. Ils lui ont alors suggéré de faire quelques lettres au lieu de personnages. « Le graffiti semblait vraiment intéressant, après quelques pièces je voulais juste devenir meilleur le plus vite possible», explique-t-il au magazine Melbourne-graffiti.

Après le succès de leur précédente vidéo « Infinite » – infini -, Sofles et la réalisatrice australienne Selena Miles ont vu grand pour « Limitless ». Le bâtiment, immense, nécessitait plus d’artistes, plus de peinture et plus de temps. Tournée au Portugal, cette vidéo a demandé environ 12 heures de tournage sur trois jours. Un tournage exténuant, ponctué d’un break d’une journée.

Dans la vidéo, Sofles, est présenté comme un génie du graffiti à plein temps qui passe sa vie à vagabonder à travers l’Europe. Sofles est un voyageur, mais c’est aussi un nomade du style, qui aime passer d’une forme à l’autre. Il a commencé par faire des graffitis en 3D, puis après quelques essais, il est revenu à une forme plus classique. « J’essaie le plus de styles possibles pour garder mon regard ouvert. » raconte-t-il au Melbourne graffiti.

Une nouvelle image du graff

Cet esprit d’ouverture contribue au succès de la vidéo. Le jeune homme se réjouit d’une telle popularité. Il montre aussi sa satisfaction de voir sa vidéo contribuer à améliorer l’image du graffiti. Particulièrement dans une période où les lois sont toujours plus strictes pour le réprimer.

Pour de nombreuses personnes en effet, le graffiti reste une sorte de pollution urbaine. Sofles invite à le regarder différemment. « Ca fait du bien de voir des personnes qui ne sont pas dans le graff nous regarder », commente-t-il sur YouTube. Il faut dire que son enthousiasme et son humour ont de quoi convaincre les plus réticents.

Lien You tube vers la vidéo : http://www.youtube.com/watch?v=Pv-Do30-P8A