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Rennes Métropole : les quartiers historiques de la ville font peau neuve

Depuis l’établissement de sa métropole en 2015, la ville de Rennes est passée à la vitesse supérieure en matière d’équipements urbains et d’innovation architecturale. Entamée dans les années 70 avec la construction de tours de logement, cette politique d’urbanisation suit une tendance globale de croissance démographique et économique. Etablissement d’une seconde ligne de métro, construction de nouveaux logements, commerces, grands espaces et équipements culturels, stimulés par l’arrivée en 2017 de la ligne à grande vitesse (LGV) qui reliera la métropole bretonne à Paris en moins d’une heure trente. Les enjeux : offrir aux habitants une nouvelle skyline et des équipements propices à la mixité sociale. D’ici à 2018, une dizaine de projets vont voir le jour dans différents quartiers historiques et populaires de la ville.

Des projets modernes et une revalorisation du patrimoine architectural

Dans les années 70, la commune de Rennes avait amorcé une politique de remodélisation architecturale. Symbolisée par les tours Les Horizons et l’Eperon, elle avait créé la controverse à une époque où l’on ne voyait pas forcément d’un bon œil la construction d’immeubles de grande hauteur. Aujourd’hui, la tendance a changé et les tours sont apparues plus régulièrement dans la plupart des grandes agglomérations françaises, symbolisant une nouvelle conception de l’aménagement du territoire et du dynamisme économique d’une ville.

A Rennes, pas de gratte-ciel de prévu (pour le moment) mais tout de même quelques nouveaux immeubles dont la hauteur et le design moderne redéfiniront la skyline d’une ville à l’étalement linéaire. L’exemple le plus probant est celui du futur complexe résidentiel de la ZAC Madeleine où deux tours à l’architecture circulaire viendront remplacer les friches industrielles laissées à l’abandon.

Non loin de là, le nouveau quartier EuroRennes va venir redessiner à partir de l’été 2017 l’architecture d’un secteur qui n’a pas changé depuis des décennies, tout près de la gare. Sur les bords de la Vilaine, un programme immobilier d’envergure imaginé par Jean Nouvel a été l’un des premiers grands projets à voir le jour en 2015. Au cœur du quartier historique, le chantier de la place Sainte-Anne, accolée à l’église Saint-Aubin, donnera un espace dégagé agrémenté d’arbres et de fontaines et abritera de nouveaux petits commerces et sanitaires.

La circulation autour de la zone sera également régulée. Tout près de là, l’ancien couvent des Jacobins laissera place en 2018 à un centre de congrès sur une surface de 15.000 m² dont une grande partie sera souterraine. L’édifice religieux datant du 14ème siècle se transformera en un espace culturel majeur de la ville, symbolisant la valorisation du patrimoine historique tout en lui conférant une bonne touche de modernité architecturale. Une prouesse technique qui a tout de même un coût : plus de 100 millions d’euros.

Des enjeux sociaux-économiques importants

Si l’accession de l’agglomération rennaise au statut de métropole a profondément accéléré sa restructuration architecturale et urbaine, c’est parce qu’elle implique une homogénéisation de ses infrastructures et services et des enjeux sociaux-économiques importants.

Au sud de la ville, dans le quartier populaire du Blosne, le futur Conservatoire de Rennes va devenir le nouveau symbole de la volonté de la métropole d’unifier ses quartiers. Avec son style épuré, ses contours de verre et ses courbes élégantes, l’édifice du cabinet nantais Tetrarc promet un rassemblement des habitants, qui bénéficieront d’espaces ouverts et d’un accès plus large à la culture. Ce nouveau point de repère au rayonnement régional démontre la volonté des élus de la onzième ville de France d’établir une mixité sociale en conférant une nouvelle identité à un quartier classé zone d’urbanisation prioritaire où la moitié des habitations sont des logements sociaux.

Pour les élus rennais, il est important de reconfigurer les espaces en vue d’un élargissement du centre-ville. Implanter de tels projets dans d’autres quartiers permettrait de rapprocher le nord et le sud de Rennes et de mieux les intégrer à la métropole. Selon Sébastien Sémeril, l’adjoint à la mairie chargé de l’urbanisme, il faut « adapter les besoins d’une métropole qui passera de 450.000 à 650.000 habitants en 2030. »

Portés par la métropole, les futurs projets urbains, notamment EuroRennes, s’inscrivent dans une volonté d’ouverture à l’Europe et de rayonnement régional. La reconfiguration du quartier autour de la gare doit permettre de répondre à l’essor démographique de la métropole et à l’augmentation du flux de passagers qui devrait doubler d’ici 2020, grâce à l’arrivée de la ligne LGV.