Maisondurable

Des maisons en plastique recyclé, une solution pour les pays en développement

Une société de Singapour commercialise une maison préfabriquée en plastique recyclé. L’objectif est à la fois humanitaire et écologique.

Les plastiques représentent jusqu’à 95% des macro-déchets créés par l’homme et constituent une véritable nuisance pour la santé et l’environnement, particulièrement les océans. Sans contester ici leur indéniable utilité dans des secteurs aussi variés que le monde médical, l’industrie automobile, la construction ou même l’industrie alimentaire, la question du recyclage des matières plastiques s’impose comme une priorité pour l’avenir de notre planète. Une solution intéressante nous vient de Singapour où la société Nevhouse a développé un système de recyclage afin de fabriquer des maisons préfabriquées en plastique, une première mondiale.

Une maison en bouteilles plastiques

La construction de maisons avec des matières recyclées n’est pas récente. L’histoire remonte aux années 70 dans le désert du Nouveau-Mexique où Michael Reynolds, jeune architecte visionnaire, construit alors pour la première fois une maison à partir d’objets récupérés. Son projet, connu sous le nom d’Earthship (vaisseau terrestre) est une référence internationale en matière d’éco-architecture. Aujourd’hui les projets qui s’en inspirent sont nombreux : maisons en bois cordé, maisons en containeur marin, maisons en carton, maisons en bouteilles plastiques.

Fondée par Nev Hyman, entrepreneur plus connu dans l’industrie du surf, la société Nevhouse, basée à Singapour, est la première à associer recyclage des plastiques et maisons préfabriquées. Le concept est à la fois simple et audacieux : récupérer les déchets plastiques et les transformer en habitats innovants et abordables. L’objectif est de fournir un toit aux plus démunis, limiter la pollution, protéger le tourisme et créer de l’emploi. Il est à la fois humanitaire, écologique et économique.

20 000 maisons plastiques en projet

Les maisons Nevhouse sont composées de panneaux en plastique recyclé, permettant la fabrication de différents modules allant de simples maisons individuelles à des écoles ou des salles communes. Ce système de panneaux, idéal pour le transport, a été conçu pour un montage facile et rapide. Il ne faut en effet que 2 ou 3 jours et un outillage classique pour monter une maison. Outre cet aspect pratique, ces maisons ont l’avantage de résister à l’eau, aux tremblements de terre et au feu. Elles sont également non toxiques, ne nécessitent que très peu d’entretien et ont une longueur de vie estimée à près de 100 ans.

Tous ces arguments intéressent bon nombre d’organisations gouvernementales et non-gouvernementales qui suivent de près la mise en œuvre du premier projet : deux maisons seront construites début 2014 sur l’ile touristique de Bali (Indonésie), dans un bidonville du chef-lieu Denpasar. Le projet a séduit le gouverneur de l’ile qui, enthousiaste, compte faire fabriquer 20 000 maisons à raison de 1000 par an.

1 milliard d’habitants vivant sans un toit

Le projet de Bali est intéressant car il permet au gouvernement d’agir à plusieurs niveaux, comme le prévoit le concept Nevhouse : réduire la pauvreté en créant des emplois sur plusieurs années et en offrant un toit aux nécessiteux ; lutter contre la pollution et ainsi préserver tant l’environnement que le tourisme de luxe. Il s’agit donc d’un vrai pari sur l’avenir de Bali et ses habitants.

Si le projet indonésien porte ses fruits, il est fort à parier que d’autres pays en développement suivront l’exemple. Avec plus d’un milliard d’individus vivant dans des conditions précaires dans des bidonvilles ou simplement vivant sans un toit, le projet Nevhouse pourrait présenter une solution efficace tant pour améliorer les conditions de vie des plus pauvres que participer à la préservation de notre environnement. Une bonne nouvelle pour notre planète.