Metro Paris Rame MF77 Ligne

Les pires métros du monde

Le métro reste dans les grandes villes un moyen de transport pratique, peu coûteux et efficace. Du moins en théorie. Car il arrive parfois que le voyageur soit soumis à des conditions extrêmes, lui faisant amèrement regretter sa présence dans des rames surchargées, en perpétuel retard, ou dans un cadre dénué de tout aspect pratique, voire carrément glauque. Rapide tour d’horizon non exhaustif des pires métros du monde.

Paris, ligne 13

Un frisson parcourt l’échine du francilien lorsque le mot « ligne 13 » est prononcé, et pour cause… L’arrivée dans la station donne déjà le la : l’absence de panneaux indicateurs oblige le voyageur néophyte à errer dans des couloirs surpeuplés, aux effluves douteuses, et aux escalators souvent en panne. Peu de sièges pour attendre son train, une propreté toute relative, un personnel en sous-effectif et l’absence de climatisation ponctuent cette entrée en matière. Mais le pire est à venir pour le voyageur, qui emprunte, parfois sans le savoir, l’une des lignes les plus saturées de la capitale. Plus longue ligne du réseau parisien, la « 13 » s’étend sur plus de 24 kilomètres, et transporte jusqu’à 540 000 voyageurs par semaine. Le développement économique de certaines zones couvertes par cette ligne, la desserte des gares Saint-Lazare et Montparnasse, et l’accroissement de la population habitant en banlieue ont entrainé un afflux massif de voyageurs. D’où des conditions de transport pour le moins pénibles : attente interminable, bousculade pour monter à bord, retards et problèmes techniques quasi-quotidiens, les usagers de la ligne 13, par le biais des réseaux sociaux, emploient sans hésitation les termes de « calamité », et même d’« enfer », pour décrire cette épreuve quotidienne. Mais une autre ligne 13, à Pékin, figure elle aussi au palmarès.

Xi’Erqi, Pékin à l’heure de pointe

Xi’ErqiLe voyageur pékinois empruntant la ligne 13 de la station de Xi’Erqi doit pour survivre apprendre jouer des coudes, et ce de bon matin, sous peine, dans le meilleur des cas, de rester à quai, dans le pire, de se faire piétiner par les milliers de travailleurs prenant littéralement d’assaut les rames de cette ligne surfréquentée. Dès l’arrivée du train et l’ouverture des portes, c’est une véritable marée humaine qui se précipite à l’intérieur des wagons bondés, devant le regard terrorisé des pauvres usagers qui, pour quitter la rame, doivent lutter tel le saumon remontant une rivière à contre-courant. Même les employés chargés de canaliser la foule se font régulièrement emporter par la masse.

Tout le monde ne pouvant pas emprunter le même train, la patience est une autre des qualités requises pour pouvoir, au bout d’une interminable attente, monter dans cette galère sur rail. Pékin, qui possède le 4ème plus long métro du monde avec ses 456 kilomètres de lignes, doit parer à l’augmentation constante de ses usagers. Mais l’affluence n’est pas la seule difficulté rencontrée par les personnes empruntant le métro chinois. La lecture d’un sondage effectué par un journal de Tianjin, ayant pour thème les pires situations auxquelles les voyageurs ont été confrontés, est édifiante : fumeurs dans les wagons, animaux, détritus et chewing-gums jetés au sol, et même individus se soulageant dans le train.

New-York

Subway-NYBeaucoup de touristes et d’habitants s’accordent à penser que New-York est l’une des villes les plus attrayantes du monde. Pourtant, son métro cristallise les mécontentements, et ses utilisateurs décrivent des stations sales, malodorantes, et à l’insécurité latente. Si les conditions de trajet se sont sensiblement améliorées ces dernières années, le voyageur s’expose néanmoins à quelques contrariétés. Des musiciens, mimes et saltimbanques pas toujours talentueux s’inviteront dans la rame. Sur les quais, il arrive parfois que des rats se faufilent entre les jambes. Quant aux trajets, les délais sont loin d’être toujours respectés, et les retards sont fréquents, ponctués d’annonces sonores présentant les excuses de la MTA, Metropolitan Transport Authority et ayant un effet légèrement exaspérant sur des voyageurs à bout de nerfs.

En service depuis 1904, le métro New-Yorkais se classe au premier rang mondial par le nombre de stations desservies (au nombre de 422), et 5,4 millions de personnes l’empruntent chaque jour. Quelques incidents, parfois graves, émaillent les trajets, et des déraillements, sans être fréquents, se produisent parfois. Le dernier en date, en 2009, a causé une grosse frayeur, heureusement sans conséquences, aux 500 passagers qui étaient à bord.

Enfin, le voyageur méconnaissant la structure complexe de ce métro pourra se trouver désorienté par une signalisation peu intuitive. Il lui faudra se familiariser avec les termes « uptown » et « downtown », et, en cas d’erreur, devra parfois sortir de la station et débourser le prix d’un nouveau ticket pour emprunter le sens inverse. Autre inconvénient : plusieurs lignes utilisent les mêmes quais, et sont désignées par un code couleur qui leur est propre, code qu’il sera utile d’apprendre sous peine de se voir perdu dans les méandres souterrains.

Ailleurs dans le monde

Le Venezuela se distingue par l’aspect athlétique que se doivent d’adopter ses usagers, puisque certaines rames sont assaillies avec une fougue qu’un rugbyman ne désavouerait pas. Au Japon, ce sont des professionnels qui « tassent » les voyageurs afin d’en faire rentrer le plus possible dans un wagon. C’est d’ailleurs au Japon que le taux d’utilisation du métro est le plus élevé et les stations les plus fréquentées. 8,7 millions de tokyoïtes empruntent chaque jour le métro de la capitale japonaise. Quant à Francfort, troisième métro d’Allemagne, ce sont les retards qui perturbent les usagers d’un métro jugé trop cher, dépourvu de climatisation, et dont les annonces ne sont faites que dans la langue de Goethe. Pour finir, rêve pour certains, cauchemar pour d’autres, voyager dans un catalogue Ikea est depuis peu devenu possible au Japon. Un monorail a en effet été entièrement aménagé en showroom de la marque suédoise. Couleurs vives, canapés, tapis, mobilier et même luminaires habillent ce train pas comme les autres. Ne manquent que les boulettes et les spécialités au saumon pour agrémenter le voyage.

Plus sérieusement, les pouvoirs publics des villes concernées tentent bien sûr, avec plus ou moins de succès, de remédier à tous ces désagréments. Mise en place de portiques canalisant la foule, caméras de vidéo-surveillance pour contrer la criminalité, embauche de personnel en vue de porter assistance aux voyageurs et accessibilité améliorée font partie de ces efforts. Le métro reste l’un des moyens de locomotion les plus surs et les plus pratiques, pour peu que l’on prenne la peine d’éviter certaines lignes proprement infréquentables.